Vos malades ont lu
VIVRE PLUS
Mars
«QUI SAIT lui prêter une oreille attentive se rend compte qu'il est très bavard.» Le mensuel « Vivre Plus » convie ses lecteurs à un cours de cardiologie. Le coeur parle, mais ses messages sont parfois trompeurs. Le Pr Jacques Beaune (CHU de Lyon), président de la Fédération de cardiologie, explique comment les décrypter. Un coeur qui bat très vite : assis tranquillement sur son canapé, le coeur se met à taper à plus de 140 pulsations par minute, puis la crise de tachycardie s'arrête d'elle-même, aussi brutalement qu'elle a commencé. Verdict : «Impressionnant, mais rarement grave.» Le problème vient probablement «d'un petit court-circuit électrique situé à la jonction de l'oreillette et du ventricule». Le trouble, parfois très gênant, peut être traité par des antiarythmiques ou par radiofréquence. Autre scénario : le coeur bat de façon irrégulière, alors qu'on est toujours confortablement installé ? Il s'agit de petits ratés, ou « extrasystoles », bénins : «Le coeur se contracte prématurément, un peu comme une étincelle qui est ressentie comme un battement erratique ou manquant. La contraction suivante est alors plus forte, pour compenser», explique la revue.
Que faire ? L'hyperexcitabilité du muscle cardiaque est bien souvent due au stress, à l'anxiété ou à la consommation d'excitants (café, tabac, alcool). S'il se signale par une douleur, celle-ci sera violente, située au milieu de la poitrine, en donnant la sensation d'être enserré dans un étau ; autrement, survenant à l'effort et disparaissant au repos. «Bénéficier de ce type d'avertissement est une chance», car cela permet de soigner et de prévenir un infarctus qui survient parfois sans le moindre signe avant-coureur.
SCIENCES ET AVENIR
Mars
L'ADN, un acteur parmi d'autres
«SCIENCES ET AVENIR» met en exergue ce mois-ci la petite phrase lancée par Nicolas Sarkozy à la veille de son élection dans « Philosophie Magazine » : «J'inclinerais, pour ma part, à penser qu'on naît pédophile.» Le titre du dossier est explicite : les gènes n'expliquent pas tout. Contre l'idée donc que la science aurait «remplacé la chiromancie, avec sa boule de cristal ultime, son marc de café suprême: l'ADN». Le combat n'est pas gagné d'avance, explique le magazine, car si le paradigme du tout-génétique a volé en éclats chez les généticiens, c'est loin d'être le cas dans la population. La revue tente de faire le point sur le déterminisme génétique au vu des dernières études disponibles.
Et, pour conclure, deux spécialistes ont répondu à la question qui taraude : nos comportements sont-ils déterminés ? Si Pierre Roubertoux, chercheur en génomique fonctionnelle (Aix-Marseille), répond par l'affirmative, c'est pour mieux nuancer : «Nos comportements ont une origine totalement génétique, mais totalement environnementale aussi», précise-t-il. Le problème, c'est l'esprit cartésien qui incite à étudier une variable à la fois. Attribuer à tel ou tel gène un trait de personnalité est pour lui une aberration. «Peut-être, alors, étudiera-t-on le génotype d'un candidat à l'embauche pour en faire émerger les potentialités? Ce genre de diagnostic admettrait une fatalité génétique que je m'acharne à combattre.» Un avis que partage son contradicteur, Henri Atlan, qui croit aux déterminismes biologiques mais complexes et non réductibles aux déterminismes génétiques.
LE NOUVEL OBSERVATEUR
Du 6 au 12 mars
Les femmes, des hommes comme les autres ?
À L'OCCASION de la sortie en librairie de la grande « Enquête sur la sexualité en France » (Editions La Découverte), conduite par Nathalie Bajos (INSERM) et Michel Bozon (INED), « le Nouvel Observateur » consacre un dossier aux nouvelles pratiques et représentations amoureuses. En clair, quarante ans après mai 68, l'époque serait au grand bazar, aux chamboulements tous azimuts. Les pratiques féminines se rapprocheraient de celles des jeunes et seraient peu différentes de celles des vieux, avec une vie sexuelle qui, elle aussi, se prolonge. Les femmes, des hommes comme les autres ? Désormais, elles se veulent aussi prédatrices : «La part de celles qui déclarent n'avoir eu qu'un seul partenaire au cours de leur vie a considérablement diminué: 68% en 1970, 43% en 1992 et 34% en 2006 (contre 18 %, 21 % et 16 % pour les hommes) ». Alors que, il y a cinquante ans, les deux tiers d'entre elles convolaient avec leur premier partenaire sexuel, aujourd'hui, c'est une sur dix, comme les hommes.
Certains déplorent cette libération sexuelle devenue «une injonction» qui pousse 500 000 personnes chaque année à consulter un sexologue. D'autres décrivent une désacralisation du sexe transformé en simple marchandise, «markettée, chosifiée». Jean-François Solal, psychanalyste et pédopsychiatre, raconte : «Ce qui serait apparu parfaitement scandaleux il y a trente ans –la multiplication des partenaires, les aventures sans lendemain, l'accès extrêmement facile à la sexualité, malgré les années de plomb du sida– est évoqué avec légèreté, facilité, aussi bien par les hommes que par les femmes. Comme s'il n'y avait ni culpabilité, ni espoir, ni engagement. On est détaché, joueur. On bricole… on picore.»
QUE CHOISIR SANTÉ
Mars
Cholestérol en débat
DANS SA DERNIÈRE livraison, « Que choisir Santé » part en guerre contre une vision manichéenne selon laquelle le «méchant» cholestérol serait devenu la bête à abattre, le facteur de risque cardio-vasculaire majeur. Le mensuel affirme avoir recensé l'ensemble des études sur le sujet, une revue qui montrerait que le cholestérol est «un bouc émissaire commode» et qui remettrait en cause le lien entre taux de cholestérol et maladies cardio-vasculaires. «Les fortes relations entre cholestérol et risque cardio-vasculaire existent seulement dans certaines populations», explique le Dr Michel de Lorgeril. Les statines sont accusées de faire, certes, diminuer les accidents coronaires et cérébro-vasculaires, mais pas la mortalité cardio-vasculaire ou globale chez les personnes non malades. L'effet chez les malades existe, mais serait faible. «Fort heureusement, il existe d'autres façons de prendre soin de son coeur», assure le magazine, qui prône les bienfaits de l'alimentation, en particulier du régime méditerranéen. Fruits, légumes frais de saison, légumes secs et fruits à coque (noix, amandes, noisettes), et huile d'olive, pour faire le plein d'oméga 3 (se méfier des oméga 6) et de polyphénols.
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