Coline Serreau, qui met en scène la pièce de Molière, a choisi de jouer elle-même le rôle d’Arnolphe. Elle ne livre pas d’autre explication que son envie de jouer cet homme étrange depuis sa jeunesse. Pourquoi pas. Mais elle se mêle aussi de commenter le chef-d’oeuvre en soulignant qu’Arnolphe, «c’est l’Occident». «Il a tout: le savoir, l’argent, le pouvoir, la technologie (...) .» Un peu court, disons-le, comme l’est la mise en scène dans de grands rideaux poussiéreux ; c’est une représentation très rapide. On a le sentiment d’une « italienne », comme si les interprètes vérifiaient qu’ils connaissent bien leur texte.
Comme Coline Serreau ne compose en rien, qu’elle est assez petite face à une Agnès si mal habillée qu’elle ressemble plus à Junon qu’à une jeune fille ; on ne croit pas aux personnages, au conflit, on n’a pas peur d’Arnolphe, on n’est pas touché. Dommage. Il pourrait y avoir un charme forain et il y a des moments de grâce ; Alexis Jacquin qui joue Horace est une personnalité attachante. mais on aimerait plus d’émotion.
Théâtre de la Madeleine, à 21 heures du mardi au samedi et en matinée le samedi à 18 heures et le dimanche à 15 heures. Durée : 1 h 50 (01.42.65.07.09).
« L’Objecteur »
Claude Yersin met en scène avec une troupe de onze interprètes une pièce de Michel Vinaver, à l’origine un roman, écrit il y a cinquante ans et constitué aux trois quarts de dialogues. En 2001, aux éditions de l’Arche, une pièce qui s’intitule « l’Objecteur », pièce en deux actes, est publiée.
Vinaver s’est inspiré d’un épisode de sa propre vie pour écrire « l’Objecteur ». Il a grandi aux Etats-Unis. Il regagne la France, engagé volontaire en octobre 1944, il est confiné dans une caserne où il a le sentiment de perdre totalement son temps. Un beau jour, il pose son fusil et s’assoit au milieu de la cour... on le transporte à l’infirmerie... Il couche par écrit ses réflexions, une secrétaire le tape : « La Réforme de structure du service militaire ». Le général Dassonville le convoque. Un échange a lieu... Ce texte du manuscrit est publié en fac- similé dans le livret, toujours si intéressant, qui accompagne les productions à Angers. C’est très singulier, tout cela et on a grande envie de découvrir le spectacle.
Angers, centre dramatique national des pays de Loire, jusqu’au 24 mars (02.41.88.90.08). Puis à Tours, centre dramatique régional, Nouvel Olympia, les 28 et 29 mars à 20 h 30, le 30 mars à 19 heures (02.47.64.50.50).
A Colmar, centre dramatique régional d’Alsace, L’Atelier du Rhin, le mercredi 5 avril à 20 h 30 et le jeudi 6 avril à 19 heures (03.89.41.71.92). « L’Objecteur » est publié à L’Arche, les oeuvres complètes de Michel Vinaver sont publiées par Actes Sud.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature