« Lire est le seul moyen de vivre plusieurs fois », recommandait Pierre Dumayet, l’infatigable arpenteur de la littérature. L’alternative serait de réussir l’Ena (Ecole de l’administration). C’est en tout cas le chemin choisi par Anne Courrèges. La nouvelle directrice de l’Agence de la biomédecine n’aime donc pas tant creuser le même sillon que de de voguer vers de nouvelles aventures. Et si possible sans s’attarder. « C’est bien d’injecter du sang neuf à la tête des administrations. » Cette jeune femme pressée reconnaît-elle une faille ? « J’ai deux mains gauches et deux pied gauches ; ma maladresse est totale. » Autre sujet qui fâche, il vaut mieux éviter de lui parler de sa sœur jumelle Cécile Courrèges, l’actuelle directrice de l’ARS Pays de Loire. « Nous ne sommes pas Cécile et moi des bêtes de foire. » Les journalistes devraient, semble-t-il, rechercher d’autres centres d’intérêt. Et de l’interroger plutôt sur la question de passer le concours de l’Ecole nationale d’administration après avoir réussi celui de l’Ecole nationale de santé publique ? « J’avais peur de m’enfermer dans une carrière », répond la multi-diplômée. Née en 1976, son parcours témoigne déjà de cette volonté d’ouvrir les frontières. Le droit sera donc le sésame-ouvre-toi qui ouvre toutes les portes. Après un passage au Conseil d’État, elle rejoint le ministère de l’Education nationale pour être nommée à la tête du service juridique. Cette expérience lui permettra d’être nommée au Château à l’Élysée auprès de François Hollande comme la conseillère à l’éducation avant d’occuper les mêmes fonctions à Matignon avec Manuel Valls. Mais là encore, l’échappée belle est activement recherchée. « Je garde un beau souvenir de mes déplacements dans les écoles avec Manuel Valls », lâche Anne Courrèges. Lors d’un déplacement le 23 juin 2014 à Blois avec Benoît Hamon, on l’a voit souriante, émue dans cette classe d’école maternelle sur une photo encore disponible sur le site du ministère. Mais ces récréations ne doivent pas occulter le travail de fond. Le dossier sur l’éducation prioritaire avait été jugé… prioritaire à Matignon. D’où l’implication au quotidien de la conseillère pour l’éducation. Pour autant, la vie de cabinet a ses limites. « J’ai été frustrée de ne pas faire, reconnaît la désormais présidente d’une agence nationale. La responsabilité opérationnelle me manquait. » Mais cette expérience procure-t-elle la légitimité pour diriger l’Agence de la biomédecine ? La santé n’est pas « une terra incognita ». « Dans le cursus de formation des directeurs d’hôpitaux, nous devions effectuer un stage d’immersion totale dans un établissement hospitalier. J’avais le statut d’aide-soignant. Je n’oublierai jamais ma première toilette mortuaire. » Une leçon de vie à inscrire au concours de l’Ena ?
L’échappée belle
Publié le 20/03/2015
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Gilles Noussenbaum
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Source : Décision Santé: 300
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