« EUROSURVEILLANCE », le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l'ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control), publie dans son dernier numéro (25 septembre) un éditorial sur la transmission du VIH chez les personnes traitées par antirétroviraux qui rappelle l'importance de l'utilisation du préservatif en prévention de l'infection par le VIH.
Intitulé « Conclusions from swiss study questionned » (« Remise en cause des conclusions de l'étude suisse »), il fait référence aux résultats publiés dans « The Lancet » le 26 juillet. Dans cette étude australienne, les chercheurs ont utilisé un modèle mathématique pour estimer le risque cumulatif de transmission du VIH des patients qui reçoivent un traitement efficace (charge virale < 10 copies/ml). D'après leurs estimations, dans une population de 10 000 couples sérodiscordants, le nombre de séroconversions calculé sur une période de dix ans est quatre fois plus important lorsque les rapports sont non protégés que lorsque les partenaires utilisent un préservatif. Dans cette même revue, Geoffroy Garnett, épidémiologiste au Collège impérial de Londres, mettait également en garde contre le risque associé de transmission d'IST (infections sexuellement transmissibles).
Selon les recommandations suisses publiées en février, on peut considérer qu'une personne infectée par le VIH et bénéficiant d'une thérapie antirétrovirale efficace ne transmet pas le virus du VIH lors de rapports sexuels si trois conditions sont réunies : sa charge virale est indétectable depuis au moins six mois, l'observance au traitement est bonne et elle n'est pas atteinte par une IST. Mais l'ONUSIDA et l'OMS (Organisation mondiale de la santé) avaient estimé peu après que si les études suggéraient une réduction significative du risque de transmission en cas de charge virale indétectable, «des recherches étaient encore nécessaires pour déterminer dans quelle mesure la charge virale sanguine est prédictive du risque de transmission et pour mieux définir le lien entre charge virale sanguine et charge virale des sécrétions génitales». Et les stratégies de prévention restaient inchangées. Une prudence partagée par les autorités françaises (« le Quotidien » du 5 mars 2008).
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