Voici le courrier que je me suis permis d’envoyer à cette brillante Mme Françoise Tenenbaum, après sa toute aussi brillante proposition de combler le déficit en médecin. Labourage et pâturages ne sont-ils pas les deux mamelles de la France...
Madame, sauf respect dû à tout citoyen, je me permets quelques mots, suite à un article paru dans « Le Généraliste » concernant votre lumineuse idée de combler le déficit en médecins de certaines régions par les vétérinaires, et je m’interroge. Je suis médecin généraliste dans un village qui connaît une expansion démographique des patients, non des médecins. Je m’interroge sur les causes qui ont conduit une personne, que je suppose réfléchie et intelligente, à proposer ce transfert de compétences tant à la mode de nos jours. Les anciens décrivent avec le sourire qu’une telle fut soignée par le vétérinaire venu pour un bovin malade. Nous étions alors début 20e, et ces interventions de nos confrères les veto restent très anecdotiques. Votre idée fait sourire, certes le vétérinaire connaît la fièvre de cheval et pourrait tout aussi traiter les patients malades comme des chiens, atteint de la grippe du poulet, ou bien la porcine... Entre l’angine bovine et l’angine humaine il y a parfois si peu…. Les veaux de De Gaulle sont devenus adultes. Quid des recommandations du diabète et de l’HTA .. du porc, de la bronchiolite du mouton, de la laryngite du poulet , du renouvellement de pilule contraceptive de la chatte… Pourtant entre un suivi de grossesse d’une vache et celle d’une femme il y a une différence de taille…. Imaginez un instant l’examen gynéco par un vétérinaire habitué à tant d’espace.
Mais vous avez trouvé là une réponse intéressante à la fois à la surpopulation et au dilemme de l’euthanasie : en effet, quand le cas de la bête est désespéré, le vétérinaire « pique » et vous débarrasse du corps. La solution, quoique radicale, présente d’intéressantes perspectives pour un pays malade du vieillissement de sa population et de son taux d’inactifs. Cette proposition ferait sourire si elle émanait d’un convive après un diner généreux. Peut-être était-ce le cas, je le souhaite et vous remercierais de cet instant drôle. Dans le cas contraire permettez-moi d’être inquiet ; Heureusement , la Bourgogne ne manque pas de... veto pour remplacer les médecins qu’une volonté politique à réduit à une espèce en voie de disparition.
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