775 morts subites liées au sport ont été recensées en 5 ans sur le territoire national, principalement chez les hommes de 35 à 54 ans et plus souvent pratiquant du vélo.
Dans une lettre adressée au « Jama », les Drs Éloi Marijon et Wulfran Bougouin, et le Pr Xavier Jouven (HEGP, Paris) précisent l’incidence des morts subites liées au sport, chez les hommes et chez les femmes âgés de 15 à 75 ans, en fonction des tranches d’âges et selon les trois sports les plus prisés par la gent féminine française, le jogging, la natation et le vélo.
La série porte sur 775 décès (740 hommes et 35 femmes) recensés entre 2005 et 2010 en France, survenus au cours de la pratique d’un et ne concernent que les exercices qualifiés de modérés (4 à 8 METS et intense› 8 METS).
51 % de ces décès ont été rapportés par les urgences médicales et 49 % par la presse et confirmés ensuite par les services médicaux. 60 départements français ont participé à cette enquête, soit une population totale d’environ 35 millions d’habitants. La mort subite était définie comme le décès survenant durant le sport ou dans l’heure qui suit l’arrêt d’un exercice physique, que les manœuvres de réanimation aient été réussies ou pas.
Le taux d’incidence moyen chez les femmes est de 0,51 décès/million de femmes pratiquant un sport et de 10,1 chez les hommes (p › 0,001). Sur les 775 morts, les auteurs en dénombrent 160 entre 15 et 34 ans (149 hommes et 11 femmes), 357 entre 35 et 54 ans (344 hommes et 13 femmes) et 258 entre 55 et 75 ans (11 femmes et 247 hommes). L’âge moyen est de 44 ans chez les femmes et de 46 ans pour les hommes (la différence n’est pas statistiquement significative, p = 0,33). Chez les hommes, les décès liés à la pratique d’un sport augmentent avec l’âge : l’incidence de 5, 23 entre 15 et 34 ans s’élève à 14,19 entre 55 et 75 ans (p‹ 0,001), alors que l’âge n’a pas d’influence chez les femmes.
Le vélo est le plus grand pourvoyeur de mort subite : 238 décès/million de participants/an chez l’homme et 9/million de pratiquants/an chez la femme, suivi par le jogging (157 décès/million de participants/an pour l’homme et 13 décès/million de participants/an pour la femme) et la natation (18 décès/million de participants/an pour l’homme contre 7 décès/million de participants/an)
Le nombre de morts subites au cours du sport reste donc très inférieur chez les femmes par rapport aux hommes ; les variations observées peuvent être dues à une moindre participation des femmes mais dans la mesure où l’incidence est exprimée par millions de participants, cette limite ne permet pas d’expliquer les différences observées.
Incidence of sports-reletd Sudden Death in France by Specific Sports and Sex. Jama Aug 14, 2013, vol. 310, n° 6.
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