PARIS a sa tour Eiffel, Pise sa tour penchée mais la Suisse a le mont Cervin, dit-on à Zermatt, la célèbre station perchée à 1 620 m au pied de cette « montagne des montagnes », masse rocheuse acérée dont la silhouette caractéristique a fait le tour du monde.Haut de 4 478 m, le Cervin ou « Matterhorn » n’a été vaincu qu’en 1865 par cinq Anglais dont Edouard Whymper (1840-1911) et des guides de Zermatt. Depuis, nombreux sont les alpinistes de toutes nationalités – jusqu’à 3 000 chaque année – qui affrontent cette pyramide magique pour jouir du spectacle unique d’un lever de soleil faisant resplendir d’un éclat rosé le miroir des glaciers du massif du Mont-Rose où se dresse la pointe Dufour (4 634 m), deuxième plus haut sommet d’Europe après le mont Blanc. Rappel douloureux des risques de la montagne, le cimetière de la petite église anglaise bâtie par le Club alpin britannique et celui de l’église paroissiale où reposent côte à côte tous les infortunés alpinistes qui ont perdu la vie en tentant de vaincre le Cervin.
Malgré des infrastructures ultramodernes et plus d’un million de visiteurs par an, Zermatt a gardé son allure de village de montagne valaisan.
Aussi bien en son centre qu’alentour sur les pentes à flanc de montagne, nombreux sont les chalets typiques soigneusement conservés et préservés de tout ajout de mauvais goût.
Aucune voiture à moteur n’est autorisée dans la station. Les transports étant assurés uniquement par des véhicules électriques et des carrioles-taxis à chevaux-crottin.
Glaces éternelles.
Grâce au funiculaire du Gornergrat (3 089 m) qui fut le plus haut et le premier de son espèce à être électrifié (en 1898), on grimpe l’été au-dessus de forêts de mélèzes et de pins au parfum épicé, et de prairies couvertes de fleurs et l’hiver aux flancs de versants enneigés, pour se retrouver au centre de 29 sommets de plus de 4 000 m couverts de neige et de glace.
A quinze mètres au-dessous de la surface du glacier, le « Matterhorn glacier paradise », le plus haut palais de glace du monde, est ouvert aux randonneurs. De juillet à septembre, chaque vendredi, dans l’atmosphère irréelle des glaces éternelles, ont lieu des dégustations de vins blancs valaisans. Il convient de ne pas abuser en randonnée de ces breuvages par ailleurs excellents car ils montent, dit-on, «droit à la tête tout en coupant net les jambes».
L’altitude ouvrant l’appétit, Zermatt ne manque pas d’excellents restaurants où l’on savoure les spécialités régionales, comme l’assiette valaisanne et son assortiment de viandes séchées, des ragoûts succulents accompagnés de rösti (galettes de pomme de terre) et bien sûr des fondues et raclettes qui savent si bien tenir au corps des rudes montagnards. A bord du Glacier Express, on quitte Zermatt pour plonger à travers une série de villages et de vallées encaissées. Créé en 1930, le Glacier Express mérite bien son surnom de « train rapide le plus lent du monde ». Personne, d’ailleurs, ne songe à lui reprocher une lenteur qui permet de profiter au maximum de superbes paysages de montagnes qui défilent jusqu’au terminus de Viège et la vallée de la Vispa avec ses versants ensoleillés où apparaissent les premières vignes.
Le château de Chillon. Rousseau, qui planta dans la région le cadre de sa « Nouvelle Héloïse », Byron, qui écrivit à Ouchy son « Prisonnier de Chillon », mais aussi Voltaire, Mme de Staël et Victor Hugo ne s’étaient pas trompés sur les beautés enchanteresses de cette « Riviera » suisse des bords du Léman qui bénéficie en prime d’un des microclimats les plus doux que l’on puisse trouver au nord des Alpes.
Sur fond d’azur et de vert, avec son lac, ses montagnes, ses jardins, ses forêts et ses vignobles parsemés de petits villages, la rêveuse Montreux, et son vieux quartier quadrillé de pittoresques ruelles propres comme des sous suisses, a gardé intact son charme de cité mi-médiévale, mi-balnéaire avec ses longs quais entre Clarens et Chillon aux jardins croulants sous d’innombrables essences tropicales – figuiers, amandiers, lauriers, eucalyptus, cyprès, magnolias et narcisses – qui conduisent au château de Chillon, forteresse perchée sur son roc, longtemps gardienne du lac sous les comtes de Savoie avant de passer aux mains des Bernois.
Occupé depuis l’âge du bronze puis à l’époque romaine, le rocher de Chillon fut longtemps un lieu stratégique avec sa forteresse contrôlant l’ancienne route d’Italie. Dans ses souterrains transformés en prison au XVIe siècle fut enfermé Bonivard, prieur de saint-victor de Genève, coupable d’avoir tenté d’introduire la Réforme dans le duché de Savoie et enchaîné pour cela durant quatre ans à un pilier. Délivré en mars 1536 par les Bernois, le prieur devint célèbre des siècles plus tard grâce à lord Byron qui en fit le héros de son fameux poème « le Prisonnier de Chillon ».
En funiculaire.
De Montreux à Vevey, l’apparente rudesse alpine cède la place à une grâce toute italienne. Une grâce rêveuse qui séduisit les romantiques de l’Europe entière comme Jean-Jacques Rousseau, qui décrit avec émotion dans ses « Confessions » les charmes de Vevey, ville natale de son amie, Mme de Warens. Shelley et Byron suivront ses traces puis, plus tard, Paul Morand, exilé en Suisse et qui résida ici vingt-huit années, «parmi les plus heureuses de ma vie», écrira-t-il dans sa résidence du château de l’Aile. Construit en 1598, ce beau bâtiment encadré de quatre tours carrées, avec un portail au fronton grec, fut entièrement transformé en 1842 dans un style troubadour écossais, assez surprenant mais non sans charme par un richissime passionné de Walter Scott. Jouxtant le grande halle de la place du marché de la ville, la situation de cette grande bâtisse, aujourd’hui singulièrement décrépite, est magnifique, face aux eaux du lac où se découpent à l’horizon les rives françaises.
Surplombant le Léman, Vevey et Montreux, le mont Pélerin où trône le Mirador Kempinski Lake Geneva nous emmène au septième ciel grâce à un bien pratique funiculaire qui vous propulse jusqu’au sommet à quelque 1 080 m d’altitude.
Construit en 1904, le mirador Kempinski apparaît comme un havre de luxe bucolique dans son cadre de forêts et de vignes ouvert sur le grandiose panorama des Alpes se dessinant à perte de vue. L’hôtel, dont l’architecture évoque un manoir campagnard et qui a vu défiler toute l’Europe mondaine au début du XXe siècle, illustre parfaitement l’excellence de la tradition hôtelière suisse. Les 74 luxueuses chambres et suites toutes avec terrasses bénéficient de plain pied de ce panorama unique. Même impression de luxe au somptueux spa Givenchy, aux 900 m2 entièrement dédiés au bien-être, à la remise en forme et à la beauté. Luxueux sans tapage avec son décor au design tempéré par la douceur des matières et des coloris qui jouent sur les tons chocolat, miel et crème, le spa Givenchy dispose de 9 salles de soins et d’une salle de repos avec une vue éblouissante sur le lac et les montagnes. Une salle de fitness de 1 200 m2 et une superbe piscine protégée par un dôme de verre sont à la disposition des hôtes avec des équipements ultra-modernes, des coachs et des programmes personnalisés de remise en forme.
Côté plaisirs de la table, trois restaurants, le Trianon, restaurant gastronomique étoilé Michelin, le Patio, la brasserie méditerranéenne, et le Chalet, avec ses spécialités suisses, offrent un bel éventail de saveurs. Et là, face au panorama grandiose sur les nappes bleues du Léman qui, sous le soleil, a des allures de Méditerranée alpestre, le temps coule paisible et serein, seulement rythmé par la corne lointaine des vapeurs venus de Lausanne ou d’Evian qui accostent à heures régulières au débarcadère de Montreux.
Pour partir
TRANSPORTS :
Train : TGV Lyria Paris/Lausanne depuis la gare de Lyon en 3 h 40, à partir de 69 euros aller simple en 2e classe. Rens. : TGV/Sncf. Tél. 3635.
A noter : le SwissPass permettant de circuler librement sur tout le réseau ferroviaire helvétique, en autocar, en bateau sur les lacs et en bus sur le réseau urbain. En vente dans les gares et les boutiques Sncf/guichet international : valable 4 jours pour 2 personnes : 137 euros en 2e classe et 207 euros en 1re classe. Existe aussi pour 8 jours. Demi-tarif jusqu’à 16 ans.
MONNAIE :
1 franc suisse = 0,61 euro.
HÔTELS :
– Mont Cervin Palace 5* (The Leading Hotels of the World/Leading Spas) Bahnhofstrasse 31 CH-3920 Zermatt. Tél. 41.27966.88.88. et www.seilerhotel.ch/ montcervinpalace. La grande hôtellerie suisse montagnarde dans toute sa splendeur.
Excellente table avec le grill « le Cervin » et sa cuisine franco-suisse moderne. Piscine, centre de beauté, spa ultramoderne et golf. Prix à partir de 397 euros la nuit en chambre double et demi-pension. Forfait « Leading Spas » à partir de 566 euros par chambre et par nuit comprenant la demi-pension et un massage par personne.
– Riffelalp Resort 2 200 m 5* (The Leading Small Hotels of the World/Leading Spas). Tél. 41 27966.05.55 et www.riffelalp.com. Perché à 2 222 m d’altitude avec vue imprenable sur le Cervin, l’hôtel n’est accessible que par le train à crémaillère du Gornergrat (trajet compris dans le prix de la chambre). Style chalet suisse luxueux, superbe centre de bien-être avec spa, piscine intérieure et extérieure (35°), sauna, bain turc, grottes et centre de massage. Golf. Restaurants gastronomiques et spécialités valaisannes.
Prix à partir de 244 euros la nuit en chambre double et demi-pension.
– Le Mirador Kempinski Lake Geneva (The Leading Small Hotels of the World/ Leading Spas), 1801 Mont-Pèlerin. Tél. 41.21925.11.11 et www.kempiski.com. Dominant le lac Léman, entouré de vignobles et de forêts, un manoir de luxe, avec vue époustouflante sur les Alpes. Restaurant étoilé au Michelin et somptueux Spa Givenchy (ouvert en 2003) de 900 m2 avec 9 salles de soins, fitness et équipement ultramoderne. Superbe piscine sous dôme de verre. Golf.
Prix à partir de 240 euros la nuit. Forfait Leading Spas à partir de 240 euros la nuit + 1 soin par personne. Réservation auprès de The Leading Hotels of the World. N° Vert : 00.800.28.88.88.82 et sur www.ihw.com
RENSEIGNEMENTS :
– Suisse Tourisme. Tél. international (Zurich) gratuit : 00.800.100.200.30. Site Internet : www.myswitzerland.com.
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