CONGRES HEBDO
Les recherches les plus récentes menées sur le déficit cognitif, notamment dans l'Alzheimer, ont permis de définir en 1997 un nouveau concept : le Mild Cognitive Impairment (MCI), ou déficit cognitif léger, qui se traduit d'abord par des troubles de la mémoire et quelques anomalies cognitives sans répercussion notable sur les activités de la vie courante.
Comme l'a rappelé le Pr Touchon (CHU Montpellier), le MCI peut être le premier stade de la MA et doit être bien différencié des troubles de la mémoire liés à l'âge.
Sa fréquence augmente avec l'âge, il concerne 5 à 15 % des patients âgé de 75 ans ou plus, et plus souvent les femmes.
La progression du MCI vers la démence est assez fréquente. Selon des études récentes, inq ans après le diagnostic de MCI, le pourcentage de patients atteints de démence est croissant : on estime que le taux de conversion annuel de MCI en trouble démentiel est compris entre 6 et 25 %, en moyenne égal à 15 %.
C'est un déficit léger qui peut précéder tous les types de démences, notamment d'origine vasculaire.
Le MCI associe des troubles cognitifs rapportés par le patient lui-même ou quelqu'un de son entourage, des troubles mnnésiques objectivés par des tests neuropsychologiques, des altérations modérées des autres domaines cognitifs et une altération légère de certaines activités complexes de la vie quotidienne. Les troubles correspondant au MCI sont mesurés selon différents scores : le CDR (Clinical Dementia Rating scale), l'échelle GDS (Global Deterioration Scale), le Mini-Mental State Examination (MMSE) et l'ADAS-cog (Alzheimer Disease Assessment Scale cognitive subscale).
Néanmoins,le MCi ne constitue pas forcément un signe avant-coureur d'Alzheimer. certains MCI progressent et d'autres se stabilisent.Ils peuvent même être réversibles dans certains cas.
Trois entités
Au total, les MCI constituent un groupe cliniquement hétérogène, ce qui a amené le Dr de Kosky et son équipe aux Etats-Unis à différencier trois entités au sein des MCI :
- le MCI amnésique, qui correspond au MCI avec un déficit isolé de la mémoire et progresse presque toujours vers une maladie d'Alzheimer ;
- le MCI avec atteinte cognitive multiple dans différents domaines (MDI ou Multiple Domains Impairment), qui peut progresser soit vers une démence d'origine vasculaire soit plus exceptionnellement vers une maladie Alzheimer et pourrait correspondre également au vieillissement cérébral normal ;
- le SDI (Single Domain Impairment), qui n'atteint pas la mémoire mais un autre domaine cognitif et risque d'évoluer vers une pathologie démentielle : démence à corps de Lewy, démence frontotemporale, aphasie progressive primaire, maladie de Parkinson ou maladie d'Alzheimer.
D'après le symposium organisé par Merck Lipha
Le naftidrofuryl dans la démence vasculaire ou mixte
L'étude menée dans 25 centres en double aveugle contre placebo par J.P. Emeriau et coll.* a évalué pendant un an l'effet du naftidrofuryl (600 mg/j) chez 84 patients âgés de 65 à 85 ans présentant une démence modérée vasculaire ou mixte.
La fonction cognitive était évaluée essentiellement par les 11 items du MMSE et de l'ADAS-cog, indice largement utilisé pour apprécier les troubles de la mémoire, du langage, de l'orientation et les répercussions sur le travail et la vie sociale.
Après un an, une différence significative de 4 points était observée sur le score final de l'ADAS-cog entre les patients sous naftidrofuryl et ceux du groupe sous placebo. De même, une différence de 2 points sur le MMSE a été obtenue à la fin de l'étude dans les groupes de patients traités par naftidrofuryl et souffrant de démences modérées à sévères, par rapport au groupe sous placebo. Aucun effet secondaire particulier n'a été rapporté.
Le naftidrofuryl a ainsi confirmé son efficacité et sa bonne tolérance chez des patients atteints de démences vasculaires ou mixtes, avec un ralentissement du rythme de dégradation et une amélioration des fonctions cognitives, retentissant sur les activités pratiques de la vie quotidienne.
(1) Efficacy of naftidrofuryl in patients with vascular or mixed dementia : results of a multicenter, double-blind trial
Jean-Paul Emeriau et coll., « Clin Ther. » 2000 ; 22 : 834-844.
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