Romain Goupil pense et agit avec un troisième oeil, la caméra. « Mort à 30 ans », « Lettres à L. » l'ont déjà abondamment démontré. C'est aussi un homme engagé, depuis les comités d'action lycéens où il militait en 1967 avec une bande de copains qu'il n'a pas perdu de vue, de parties de poker en manifs en passant par les réunions familiales.
Familial, ce dernier film l'est aussi. Pour le pire, ces séquences qui ressemblent aux vidéos maladroites de nouveaux parents ébahis par leur progéniture ; ou pour le meilleur, cette façon si naturelle d'intégrer les enfants, y compris les siens, dans le scénario.
Scénario, c'est un bien grand mot. Goupil et ses copains en manque d'action militante entendent parler d'une boutique de change qui cache un racket dont sont victimes les immigrés clandestins. Ils ont vu beaucoup de polar, alors ils se mettent en planque ...toujours en se filmant les uns les autres. Là aussi, la frontière entre le n'importe quoi et le très significatif est floue. On dirait un brouillon. Et pourtant, le charme agit : surtout grâce à l'auto-ironie des protagonistes, le montage et la conclusion finale qui justifie le titre.
Dans les marges, Goupil poursuit l'uvre du passionné de cinéma qu'il est, qui ne sait pas décrypter autrement la réalité, la vie. C'est attendrissant, à défaut d'être totalement convaincant.
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