LE CALME APRÈS LA TEMPÊTE. La faculté de médecine de Lille devrait retrouver une ambiance sereine. Le tribunal administratif a en effet rejeté la demande d'annulation du concours de première année déposée par onze étudiants. Ces derniers avaient été déclassés après l'annulation d'une épreuve de biostatistiques en mai. Ils avaient alors dû, comme les 2 400 étudiants de leur promotion, plancher une nouvelle fois en juin. Une étudiante s'était vu retirer pendant une quinzaine de minutes une calculatrice par un examinateur. Elle avait menacé d'engager un recours et le jury avait préféré reprogrammer l'examen (« le Quotidien » du 10 septembre).
Les magistrats lillois ont suivi l'avis du commissaire du gouvernement et entériné les résultat du second examen. Ils ont estimé que l'utilisation de calculatrices dans des épreuves comprenant des calculs aisés et peu nombreux ne constituait pas une «rupture d'égalité entre les étudiants». Pour l'un des avocats des parents d'élèves, maître Maurice-Alain Caffier, «le poids de l'irrégularité était trop faible : Une calculatrice n'était pas nécessaire pour réaliser des calculs simples du niveau de la 6e, pour lesquels les étudiants sont entraînés, les réponses étant par ailleurs indiqués dans l'énoncé du QCM». La décision rendue par le tribunal administratif est un immense soulagement pour les 525 étudiants reçus en deuxième année après les nouvelles épreuves. Une immense pression pesait sur leurs épaules ces dernières semaines, qui avait entraîné l'ouverture d'une cellule d'aide psychologique. Leurs parents se déclaraient également satisfaits de ce dénouement favorable, à l'instar de Brigitte Leroy, à l'origine d'un comité de soutien. «C'est la fin d'un été très difficile, commente-t-elle. Les cours de deuxième année de médecine ont commencé la semaine dernière et les jeunes y allaient avec beaucoup d'angoisse. Ils vont maintenant pouvoir poursuivre normalement leur cursus.»
L'ensemble des doyens chez la ministre.
Le coup est, en revanche, beaucoup plus difficile à encaisser pour les onze étudiants à l'origine de la procédure. Certains estiment «avoir perdu une année de travail» sur une épreuve de statistiques à 20 points (sur un total de 380). Les plaignants ne devraient toutefois pas engager de recours. «Nous acceptons cette décision de justice et je ne vois pas ce que nous pouvons faire d'autre, indique Pierre Robiquet, père d'une étudiante déclassée, entrée dans la filière maïeutique. Il y a un moment où il faut savoir s'arrêter. On nous a fait comprendre qu'il ne fallait pas insister. Mais, pour les onze recalés, ça va être dur de se remettre en selle.» L'université a exceptionnellement autorisé ces étudiants à tripler.
Valérie Pécresse souhaite tirer toutes les conclusions de cette affaire. La ministre de l'Enseignement supérieur a demandé à recevoir aujourd'hui l'ensemble des doyens de faculté de médecine et des présidents d'université pour préciser à nouveau les conditions d'organisation rigoureuses du concours de Pcem 1. Et éviter qu'un tel psychodrame ne se reproduise.
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