Le transfert des tâches et des compétences dans le domaine de la santé est de plus en plus admis comme l'une des solutions pour pallier la pénurie de médecins. Cette démarche a fait l'objet d'expérimentations dans certains pays, généralement anglo-saxons. Ces expériences sont synthétisées par le CREDES (Centre de recherche, d'étude et de documentation en économie de la santé), dans son bulletin d'information du mois de mars.
Ces expériences, précise le CREDES, se sont déroulées dans des contextes bien spécifiques (réseaux de soins aux Etats-Unis, organisation collective et pluridisciplinaire au Royaume-Uni) et ne peuvent donc être transposées directement à la situation française.
Elles permettent cependant de convaincre les plus réticents de l'efficacité des transferts de compétence, et en particulier de transferts d'actes médicaux vers des infirmières qui ont suivi des formations adéquates. Ces infirmières réalisent alors des actes concernant la promotion de la santé (réalisation de bilans de santé, éducation du patient, dépistage), le suivi de pathologies chroniques stabilisées (asthme, diabète, problèmes cardio-vasculaires). Elles peuvent également assurer des consultations de première ligne (bilan initial, prise en charge autonome).
Les Etats-Unis auraient été les précurseurs de ce système en confiant, dès les années soixante, aux infirmières certaines tâches traditionnellement réservées aux médecins généralistes. Le Royaume-Uni aurait emboîté le pas dix ans plus tard.
Les infirmières parfois plus efficaces
La qualité des services rendus par les infirmières semble de qualité équivalente à celle des médecins et les patients s'en montrent satisfaits. Il semblerait même que les infirmières fassent mieux que les praticiens dans certains cas, notamment en termes de conseil et d'information. Elles obtiendraient parfois une meilleure observance aux recommandations thérapeutiques.
Le transfert d'une partie de la charge de travail des médecins généralistes à des infirmières entraîne une offre de soins à un moindre coût (salaires moins élevés). Mais il faut également prendre en compte les coûts de formation, la productivité des différents professionnels et le volume de services rendus sans supervision d'un médecin pour pouvoir déceler le réel intérêt économique d'une telle démarche. Conclusion du CREDES : la délégation d'actes médicaux à des infirmières est non seulement faisable, mais efficace. Encore faut-il qu'il y ait assez d'infirmières pour absorber ces transferts.
Etude disponible : 1, rue Paul-Cézanne, 75008 Paris. Tél. 01.53.93.43.02/17. Web : www.credes.fr.
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