Le traitement de fond de la migraine permet de réduire la consommation d'antalgiques et d'anti-inflammatoires dont l'utilisation excessive présente un danger : une modification de la maladie migraineuse et la survenue de céphalées chroniques quotidiennes. En outre, il semble que le traitement préventif des crises diminue aussi le risque d'AVC.
Les traitements de fond sont nombreux : bêtabloquants, dihydroergotamine, antidépresseurs, antiépileptiques, antisérotoninergiques. Quel médicament choisir, alors que les essais comparatifs ne montrent pas ou peu de différences significatives entre les produits ?
Les caractéristiques du patient, du produit et de la migraine guident le choix.
En cas d'échec, en dépit d'une indication et d'une observance correcte, on se tournera de préférence vers un traitement n'ayant encore jamais été essayé, en tenant compte des effets indésirables possibles, et en étant attentif aux interactions potentielles en cas d'association avec d'autres antimigraineux pour le traitement de la crise.
La pathologie associée est un autre critère de choix. Chez un hypertendu, un bêtabloquant sera choisi en première intention. En cas de dépression associée, l'amytriptilline lui sera préférée.
Si le patient a tendance à prendre du poids : le pizotifène, l'amytriptilline, la flunarazine seront évités au profit de la DHE ou d'un bêtabloquant. Ceux-ci seront, en revanche, évités chez les sportifs et les hyperlipidémiques. Enfin, en cas de migraine réfractaire, on essayera les antiépileptiques.
L'étude PROMESSE (Prophylaxie de la migraine avec Seglor) permet de resituer la place de la dihydroergotamine dans l'éventail des traitements de fond. S'il n'y a pas de différences significatives par rapport au placebo sur la fréquence des crises chez les patients qui ont moins de quatre crises par mois, elle montre que, en revanche, Seglor diminue de façon significative la durée moyenne totale des crises dans le mois (p < 0,05) et la consommation d'antalgiques. Le score d'appréciation globale par le patient était significativement supérieur à celui constaté dans le groupe placebo. Seglor a donc sa place en traitement de fond de la migraine, améliorant le confort des patients au cours des crises et évitant une intoxication chronique par les antalgiques et le risque de modification de la migraine en céphalées chroniques quotidiennes.
D'après l'intervention du Pr Alain Pradallier (hôpital Louis-Mourrier, à Colombes).
Session « Pathologie du quotidien » parrainée par les Laboratoires Schwarz Pharma.
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