NORMALISER l'accès aux soins sous toutes ses coutures (temps d'accès, délais de rendez-vous, dépassements d'honoraires), changer le métier de généraliste en commençant par la racine (c'est-à-dire les études médicales), freiner l'installation des médecins dans les zones excédentaires : telles sont les trois mesures choc préconisées par la mission parlementaire « Offre de soins sur l'ensemble du territoire » qui, après avoir remis il y a quinze jours ses conclusions à Roselyne Bachelot, publie aujourd'hui officiellement son rapport.
Copiloté à l'Assemblée nationale par Marc Bernier (député UMP de la Mayenne, rapporteur) et Christian Paul (député PS de la Nièvre, président de la mission d'information), ce document, dont l'objet est de préparer l'examen du projet de loi Bachelot (Hôpital, patients, santé et territoires), formule trente propositions pour au mieux garantir – au pire restaurer – l'égalité d'accès aux soins sur le territoire. Des pistes qui vont de la médecine douce au remède de cheval, dont beaucoup ne sont pas en contradiction avec les grandes lignes de la future loi HPST, même si elles vont souvent beaucoup plus loin. Ainsi, par exemple, la solution des députés en matière de liberté d'installation (c'est leur proposition n° 7), si elle se veut réaliste en ne s'attachant ni aux praticiens déjà en exercice ni aux futurs médecins ayant commencé l'internat, n'hésite pas à évoquer des mesures «désincitatives» dans les zones surdotées en offre de soins (modulation de la prise en charge des cotisations sociales des praticiens), un «conventionnement sélectif», voire «des règles géo-démographiques d'installation des cabinets médicaux, maisons médicales et centre de santé».
Autre idée-force de ce rapport, la fixation de «normes quantifiées» d'accès aux soins complète ce dispositif puisqu'il s'agira, entre autres, d'arrêter un temps d'accès maximal à un généraliste (entre 30 minutes et 1 heure, par exemple…).
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