LES ÉTUDES favorables à la détection des papillomavirus, en dépistage du cancer cervical, continuent de fleurir. Deux travaux, l'un canadien et l'autre suédois, sont publiés cette semaine dans le « New England Journal of Medicine ». Fondés sur des méthodologies différentes, ils parviennent tous deux à des conclusions en faveur de cet outil récent de prévention.
Marie-Hélène Mayrand et coll. (Montréal) ont enrôlé un peu plus de 10 000 femmes de 30 à 69 ans. L'objectif était de dépister les néoplasies intraépithéliales (CIN) de haut grade. Après tirage au sort, les participantes ont bénéficié des deux modes d'examen (dépistage des HPV et frottis classique), mais dans un ordre inverse. En cas de positivité à l'un des deux examens, une colposcopie avec biopsie était demandée. Il ressort de ce travail que la sensibilité du test HPV dans la mise en évidence des CIN2 et 3 se situe à 94,6 %, celle du frottis classique à 55,4 %. Quant à la spécificité, elle est évaluée à 94,1 % pour le test HPV et à 96,8 % pour le frottis. Utilisés ensemble, ils offrent une sensibilité de 100 % et une spécificité de 92,5 %.
Chez des patientes éduquées et vaccinées.
Cette sensibilité supérieure du test HPV fait suggérer aux auteurs une utilisation chez les femmes peu observantes quant au rythme des dépistages. Ils ajoutent que le passage du test cellulaire au test viral, chez des patientes éduquées et vaccinées, pourrait contribuer à un contrôle efficace du cancer cervical. Plus directement centré sur le dépistage des CIN2 et 3, le travail suédois a été mené chez plus de 12 500 femmes, âgées de 32 à 38 ans. Ici, après tirage au sort, elles bénéficiaient soit des deux tests, soit du frottis classique (témoin). Un test HPV positif avec cytologie normale conduisait à un nouveau test HPV à un an. En cas de persistance du même virus, une colposcopie avec biopsie était réalisée. Pour chacun de ces examens, un autre était réalisé dans le groupe témoin.
A l'enrôlement, le nombre de CIN2-3 découverts par le couplage d'examens était de 51 % supérieur à celui de la cytologie seule. A l'inverse, aux dépistages ultérieurs, le taux de CIN2 était 42 % plus bas dans le groupe d'intervention et celui de CIN3, 47 % plus bas.
Ce qui fait conclure à Pontus Naucler (Lund) et coll. que, d'une part, le couplage des deux tests, chez ces femmes dans la trentaine, permet de réduire l'incidence des CIN2-3 et des cancers dépistés ultérieurement et, d'autre part, que les CIN2 peuvent régresser spontanément, ce qui ne semble pas être le cas des CIN3.
« New England Journal of Medicine » 357 ; 16, pp. 1579-1588, 1589-1597, 1650-1652 (éditorial).
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