DE NOTRE CORRESPONDANT
ORGANISÉ dans le cadre du plan Biotox, l’exercice, qui a mobilisé près de 200 professionnels et bénévoles, a permis de faire fonctionner, pendant une journée, l’une des unités de vaccination de base (UVB) qui, en cas d’apparition du virus en France, seraient appelées à vacciner toute la population, à raison de 1 000 personnes par jour pendant 14 jours. En cas de nécessité, le Bas-Rhin disposerait de 72 UVB, un nombre établi selon la population de chaque département.
Les « patients », joués par des secouristes, se sont rendus dans un hall de la foire-exposition, avant d’être triés en fonction de leur état, puis aiguillés dans les cinq chaînes de vaccination de l’UVB, dont le fonctionnement est assuré par 20 médecins, 60 paramédicaux et une quarantaine d’administratifs et d’agents de sécurité. Après une inscription administrative, les patients remplissent, un par un, un questionnaire médical avec l’aide d’un médecin, puis passent à la vaccination proprement dite, assurée par un autre médecin, et terminent par un dernier « guichet » de conseil et de suivi.
Une consultation trop longue.
A l’issue des passages des patients à travers les chaînes, la plupart des soignants ont estimé que le dispositif fonctionnait correctement, impression confirmée par les responsables sanitaires régionaux et le Pr Daniel Christmann, chef du service des maladies infectieuses des Hôpitaux universitaires de Strasbourg. Toutefois, a-t-il constaté, la consultation médicale précédant la vaccination proprement dite prend trop de temps, ce qui, en cas d’opération réelle, risquerait d’engorger l’UVB. En outre, s’interrogeait un médecin vaccinateur, la vigilance des personnels mobilisés serait-elle aussi forte, sur une longue période et face à un afflux de patients, qu’elle l’a été pendant l’exercice, ou faudrait-il améliorer les conditions de relève des soignants ?
Toutes ces questions et remarques feront l’objet d’analyses détaillées au cours des semaines à venir, et les enseignements de l’exercice strasbourgeois seront transmis à l’ensemble des organismes chargés de la protection civile et de la santé au niveau national. Bien qu’aucun cas de variole n’ait été enregistré dans le monde depuis 1970, le risque d’une réapparition du virus, notamment dans le cadre d’un attentat terroriste, a poussé la France à se doter d’un plan Variole à cinq niveaux, l’activation généralisée des UVB correspondant au quatrième niveau. Actuellement, le plan est au niveau zéro, ce qui signifie que seulement 150 personnes sont vaccinées afin d’être mobilisées immédiatement en cas d’apparition du virus. Des exercices relatifs aux risques nucléaires, bactériologiques et chimiques sont régulièrement organisés à travers le pays, et le précédent exercice variole a eu lieu il y a deux ans à Lyon. Récemment, Strasbourg a testé aussi un attentat au gaz sarin dans son tramway. Le mois prochain, un exercice de lutte contre la grippe aviaire aura lieu dans une autre région française.
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