Le test d'effort chez l'enfant reste une indication importante pour le dépistage des troubles du rythme à l'effort ou des pathologies respiratoires fréquentes, comme l'asthme d'effort, en facilitant le débrouillage des signes fonctionnels cardio-respiratoires (malaise, douleur thoracique, palpitations, gêne et blocage respiratoires). Cet examen s'inscrit aussi dans le cadre d'un dossier de justification thérapeutique pour la prise de bronchodilatateur bêta 2-mimétiques. En outre, il offre une base de discussion avec les familles et les entraîneurs, souvent mal informés de l'importance de ces signes fonctionnels.
Pour mieux apprécier le niveau des performances
Sur le plan de la performance sportive, le test d'effort apporte des renseignements utiles sur le niveau d'effort de l'enfant par rapport à sa catégorie d'âge. « Grâce à notre base de données qui rassemble plus de 1 000 joueurs de tennis depuis plus de dix ans, explique le Dr Marie-Carole Paruit-Portes*, médecin de la Ligue de tennis des Pays de la Loire, nous disposons de critères qui aident à préciser quelle puissance maximale doit être atteinte lors de l'épreuve d'effort ». D'autres paramètres importants entrent également en jeu dans le cadre de la préparation physique tels que la VO2, la détermination du seuil anaérobie et des paramètres de récupération (pression artérielle, fréquence cardiaque, lactates). Ces différents éléments permettent d'apprécier des signes de contre-performances qui défavorisent l'enfant par rapport à son adversaire : baisse des performances liée à une fatigue physiologique, qui oriente plutôt vers un surentraînement ; performance inchangée ou améliorée sur le plan de la puissance, qui oriente vers une cause et une prise en charge psychologiques. Le test d'effort, associé à l'interrogatoire, permet également de dépister des enfants qui ont des signes de mauvaise récupération et de pouvoir influer sur les modalités de leur entraînement. Il permet donc un bon « screening » de la pathologie d'effort et, comme le remarque le Dr Paruit-Portes, « cet examen se révèle aussi très utile pour mieux discuter avec les parents et les entraîneurs des indications de surclassement ».
D'après un entretien avec le Dr Marie-Carole Paruit-Portes, pédiatre, service de médecine du sport au CHU de Nantes, médecin de la ligue de tennis des Pays de la Loire.
Des protocoles qui s'affinent
A la Ligue des Pays de la Loire, l'épreuve d'effort sur bicyclette est effectuée jusqu'à 13 ans en raison d'une immaturité psycho-motrice et d'un manque de préparation physique, habituels dans ces catégories d'âge. Ce protocole évalue la puissance et les paramètres qui permettent de déterminer l'existence ou non d'une fatigue.
Après 13 ans, l'épreuve d'effort sur tapis roulant est plus intéressante car elle permet d'effectuer des mesures de la fréquence cardiaque et des lactates pour une vitesse de course donnée. Ces informations sont importantes pour discuter de la préparation physique, des allures de footing, des plages d'entraînement en endurance et en résistance.
Les mesures de VO2 sont réservées aux enfants de haut niveau (à condition qu'ils aient un plan d'entraînement) et à ceux, très peu nombreux, de haut niveau national, qui ont un entraînement quotidien intensif.
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