D ES lors qu'il y a une balle en jeu, il y a compétition. C'est pourquoi le tennis est un des rares sports qui peut rester intensif pour un sportif âgé de 50 ans et plus et être potentiellement dangereux. « Le sport peut être fatal, comme le remarque le Dr Jean-Pierre Cousteau, après l'âge de 50 ans, chez les joueurs qui sont atteints d'une cardiopathie ischémique et ont dépassé leurs capacités physiques, ou ceux qui sont à risque d'accident cardiaque. » C'est ce que la table ronde de Cardiologie organisée sur le thème « Facteurs de risque et tennis » vise à démontrer : elle souligne les bénéfices de l'activité physique sur les différents facteurs de risque et tend à redonner une image positive au tennis, trop souvent considéré à tort comme un sport dangereux après 50 ans.
Lutter contre la sédentarité, premier facteur de risque cardio-vasculaire
Toutes les études, et notamment l'étude de Framingham, ont montré que la sédentarité est un facteur de risque indépendant de maladie cardio-vasculaire et que toute activité physique permet de lutter contre les autres facteurs de risque (HTA, troubles lipidiques, diabète). Le sport régulièrement pratiqué favorise en effet la baisse de la tension artérielle, des triglycérides, l'augmentation du HDL cholestérol et la diminution des doses d'insuline. Comme le remarque le Dr J.-P. Cousteau, « le tennis est une activité physique d'endurance qui se révèle être un antifacteur de risque ».
Face à d'autres facteurs de risque tels que le tabagisme, il est clair que les fumeurs sont rarement sportifs. En revanche, s'ils décident de faire du sport, ils peuvent être amenés à arrêter leur tabagisme. Néanmoins, remarque le Dr J.-P.Cousteau, « autant le sport peut améliorer les autres facteurs de risque, autant il n'est pas prouvé qu'il est un facteur antitabac ».
Chez la femme, le risque cardio-vasculaire est retardé d'une vingtaine d'années par rapport à l'homme, mais on sait que, au-delà de 65 ans, la femme rejoint l'homme en termes de risque cardio-vasculaire. En pratique, commente le Dr J.-P. Cousteau, « on constate cependant que les joueuses de tennis de 65-70 ans ont une activité physique beaucoup plus modérée, plus ludique, moins compétitive que les hommes. Ce qui explique finalement qu'une joueuse de tennis de 65-70 ans est à moindre risque cardio-vasculaire qu'un homme de 45 ans qui joue de façon plus intense et compétitive. »
D'après un entretien avec le Dr Jean-Pierre Cousteau, cardiologue, Paris, professeur associé au Collège de médecins des hôpitaux de Paris et ancien médecin fédéral national de la FFT et médecin du sport.
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