L'interféron alpha et l'interleukine 2, chacun pris isolément ou en association, représentent les traitements proposés dans le carcinome rénal métastasé. Le pronostic de la maladie est péjoratif. Les interleukines ont une efficacité limitée et la médiane de survie est de 12 à 17 mois avec ce traitement, qui est assorti d'effets secondaires lourds. Chez les patients ayant une masse tumorale importante ou des métastases envahissantes, la médiane de survie ne dépasse pas 4 à 8 mois.
Le temsirolimus cible une voie de signalisation intracellulaire : c'est un inhibiteur de la mTOR kinase, un composant de la cellule impliqué dans la croissance et la prolifération cellulaires et la réponse des cellules au stress hypoxique. L'interruption de mTOR empêche la production de protéines de l'angiogenèse. Or l'angiogenèse est un facteur de première importance dans le carcinome rénal.
Des études de phase I ont déjà eu lieu avec le temsirolimus, montrant un effet de contrôle tumoral pour différents dosages. Une étude de phase II dans des tumeurs rénales métastatiques réfractaires aux cytokines a montré un allongement de la survie. Données qui ont été complétées par une étude de l'association temsirolimus + interféron alpha pour déterminer les doses tolérables et les indications cliniques de l'activité antitumorale.
Les résultats encourageants ont incité à la mise en place d'une étude de phase III, comparant dans le carcinome rénal métastatique : le temsirolimus seul (25 mg/semaine) ou l'association temsirolimus + interféron alpha (en progression de 3 à 18 millions d'unités trois fois par semaine) à l'interféron alpha seul (6 millions d'unités trois fois par semaine).
Un groupe de 626 patients souffrant d'une maladie avancée, au pronostic péjoratif, récemment diagnostiquée et non encore traitée, ont été inclus au hasard dans l'un des trois groupes.
Une amélioration de la survie totale.
Les résultats montrent, dans le groupe ayant du temsirolimus seul, une amélioration de la survie totale (critère principal d'évaluation), avec un risque relatif de décès de 0,73 comparativement au groupe sous interféron alpha. La survie sans progression est également allongée de manière modérée, mais significative (p < 0,001) dans ce groupe. Toutefois, la survie globale dans le groupe ayant eu l'association temsirolimus + interféron alpha n'est pas différente du groupe interféron alpha (RR de décès de 0,96). Les médianes de survie totale dans les trois groupes sont de : 7,3 mois pour l'interféron seul, 10,9 mois pour le temsirolimus seul et 8,4 mois pour l'association temsirolimus + interféron alpha.
Les patients ayant des tumeurs extensives et progressant rapidement sont généralement plus souvent résistants aux traitements. Ces résultats indiquent que le traitement pourrait être bénéfique chez des patients ayant une maladie moins étendue.
Hudes G et coll. New England Journal of Medicine, 31 mai 2007, pp. 2271-2281.
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