Pour présenter son film, Tsai Ming Liang évoque la mort de son père en 1992, celle du père de son acteur fétiche Hsiao Kang (surnom de Lee Kang-Sheng) en 1997 et demande : « Qu'est-ce que la mort nous a apporté ? ». Hsiao Kang est un marchand de montres ambulant. Son père est mort et sa mère ne parvient pas à surmonter ce deuil. Une jeune fille lui achète la montre qu'il porte au poignet parce qu'elle part à Paris et veut avoir l'heure d'ici et l'heure de là-bas.
« Hsiao Kang règle sans cesse l'heure des montres et des horloges dans le film, dit le réalisateur. Vous ne savez pas ce qu'il a dans la tête ; vous ne devinez pas ce qu'il va faire et dire. Comme vous, je n'en ai aucune idée non plus ! » Et ce n'est pas tout à fait une boutade. En longs plans fixes, Tsai Ming-liang montre ses personnages faire des choses inattendues ou ne pas faire grand chose. Ils sont seuls, tristes, du moins on le suppose. Avec eux, le temps passe lentement (le film dure près de 2 heures), c'est sûrement voulu aussi. On s'ennuie un peu, beaucoup, tout en étant séduit par cette promenade entre deux villes, Taipeh et Paris, cette déambulation apparemment sans but.
Il y a aussi les références à Truffaut : le jeune homme regarde une cassette des « Quatre cents coups » tandis que la jeune fille, dans un cimetière parisien, croise le Jean-Pierre Léaud d'aujourd'hui. Quelle heure est-il ? 2001, 1959, le temps du cinéma...
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