Hypertendus diabétiques
DETAIL (Diabetics Exposed to Telmisartan and Enalapril) est une étude internationale, prospective, multicentrique, randomisée, destinée à comparer les conséquences à long terme du blocage du système rénine-angiotensine, soit par un inhibiteur de l'enzyme de conversion (IEC), soit par un antagoniste des récepteurs de l'angiotensine II (ARAII), sur la fonction rénale de patients hypertendus (HTA légère à modérée < 18/95 mm Hg) diabétiques (diabète de type 2) ayant une néphropathie débutante.
Deux cent soixante-douze patients, des deux sexes, âgés de 35 à 80 ans, atteints d'un diabète de type 2 confirmé, traités par un régime adapté seul ou associé à un antidiabétique oral et/ou à une insulinothérapie depuis au moins un an, ont été randomisés pour recevoir pendant cinq ans, soit un ARAII (telmisartan), soit un IEC (énalapril)
Le telmisartan et l'énalapril étaient prescrits à la posologie de 40 mg/j et 10 mg/j, respectivement, puis, après quatre semaines, à raison de 80 mg et 20 mg par jour, respectivement, en prise unique.
Le critère principal de l'étude était l'évolution du taux de filtration glomérulaire, meilleur reflet de la fonction rénale que la protéinurie. Detail est la première étude qui permet d'évaluer directement par la mesure du taux de filtration glomérulaire, la progression de l'atteinte rénale chez des patients diabétiques.
L'analyse des résultats montre que le telmisartan et l'énalapril ont un effet bénéfique comparable sur le taux de filtration glomérulaire. Cette étude est la première à démontrer qu'un ARAII, le telmisartan, offre une néphroprotection équivalente à celle d'un IEC, l'énalapril, souligne le Pr Anthony Barnett (Birmingham, Royaume-Uni), principal investigateur.
En outre, dans cette étude, le taux de mortalité cardio-vasculaire des patients s'est révélé beaucoup plus bas que celui auquel on pouvait s'attendre chez ces sujets à très haut risque.
Différentes études ont montré que l'efficacité des IEC, en termes de néphroprotection, va au-delà de leur seule action antihypertensive. En ce qui concerne les ARAII, la preuve d'un effet rénoprotecteur indépendant du contrôle de la pression artérielle repose sur les observations faites chez des diabétiques de type 1 (1). Chez les diabétiques de type 2, leur effet néphroprotecteur semble supérieur à ceux des autres classes d'antihypertenseurs, en ralentissant la progression de l'atteinte rénale chez les patients ayant une microprotéinurie ou une protéinurie patente.
D'après la communication d'Anthony Barnett(Birmingham).
(1) Kidney Disease Outcomes Quality Initiative (K/DOQI). K/DOQI Clinical Practice Guidelines on Hypertension and Antihypertensive Agents in Chronic Kidney Disease. Am J Kidney Dis 2004;43 (5 suppl 1): S1-290.
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