De notre correspondant
Dans les années quatre-vingt, le taux de césariennes avait atteint 25 %. Le corps médical avait dénoncé avec vigueur les femmes qui réclamaient la césarienne pour des raisons liées à leur confort personnel et non à leur confort. Les gynécologues-obstétriciens déconseillaient donc aux femmes enceintes d'opter pour la méthode chirurgicale et étaient parvenus, dix ans plus tard, à faire baisser le nombre de césariennes.
Mais, depuis 1997, affirme le CDC, qui tient un registre des naissances, le taux de césariennes a recommencé à s'élever et, en 2002, il a atteint 24,4 %, soit une augmentation de 7 % par rapport à 2000.
Porte-parole d'un groupe de gynécologues-obstétriciens à Riverside, en Californie, le Dr Bruce Flamm rappelle au « Quotidien » que, si la césarienne peut être une affaire de vie et de mort pour la mère et pour l'enfant, elle n'est pas indiquée pour toutes les grossesses sans complication.
« Le problème, explique-t-il, vient de ce que le CDC n'est pas en mesure de distinguer les femmes qui en ont médicalement besoin de celles qui la réclament au praticien parce qu'elles veulent accoucher sans douleur ou parce qu'elles ont fixé au préalable la date de naissance de leur enfant. Si nous disposions de chiffres précis sur les césariennes "de confort", nous pourrions aisément en limiter le nombre, car le gynécologue-obstétricien peut utilement conseiller la parturiente.
« Nous pourrions, en outre, argumenter avec les femmes enceintes sur la base des accidents thérapeutiques liés à la césarienne. C'est un argument qui est bien rarement utilisé, car il pourrait effrayer les femmes qui ne peuvent pas accoucher naturellement.
« L'autre problème est que le médecin veut éviter de se montrer paternaliste : l'idée de s'opposer à la volonté de la parturiente l'embarrasse. »
Le Dr Flamm indique, en outre, que la plupart des césariennes sont des « récidives ». Une femme qui a eu son premier enfant de cette manière réclame souvent une césarienne pour son deuxième ou son troisième enfant. Des études conduites aux Etats-Unis ont montré qu'il est possible pour une femme d'avoir un enfant par accouchement naturel, même si elle a subi une césarienne lors de son accouchement précédent, pourvu que l'opération ait été pratiquée dans la partie inférieure de l'abdomen (par opposition à la partie supérieure) ; la technique est nommée VBAC (Vaginal Birth After Caesarean). Il existe toutefois un risque de 1 % de rupture de l'utérus pendant la VBAC, mais les femmes victimes de cet incident le surmontent rapidement si l'hôpital où elles accouchent est préparé pour les césariennes d'urgence.
D'autres données fournies par le CDC :
Les grossesses d'adolescentes continuent de diminuer, comme elles n'ont cessé de le faire depuis dix ans, et atteignent leur taux le plus bas, 45,9 pour mille filles âgées de 15 à 19 ans, soit une baisse de 5 % par rapport à 2000 (48,5 pour mille). Mais ce taux figure parmi les plus élevés du monde.
4 090 000 bébés sont nés aux Etats-Unis en 2001, un petit peu moins qu'en 2000.
Le taux de naissance de prématurés n'a pas changé depuis 1988 : 7,6 %.
http :// www.cdc.gov
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