C'est le 7 novembre que Microsoft va lancer officiellement la dernière évolution de son système d'exploitation : Windows XP Tablet PC Edition. Après plus de deux années de recherche, l'éditeur de logiciels dévoile sa vision de l'ordinateur du futur. Une tablette légère dotée d'un grand écran couleur avec laquelle l'utilisateur interagit de la façon la plus naturelle, c'est-à-dire grâce à un stylet. Nouveauté par rapport aux anciennes ardoises électroniques, il s'agit bien d'un ordinateur. Le PC au format tablette associe la puissance des portables actuels à la souplesse d'un bloc de papier.
Une quinzaine de constructeurs de matériel se sont déjà ralliés (Acer, Compaq, Fujitsu, Toshiba, Viewsonic, etc.) autour de l'architecture définie par Microsoft. Trois modèles ont été annoncés pour la fin de l'année : le Portégé Tablet PC de Toshiba, le TravelMate 100 chez Acer et la Stylistic ST4000 Tablet PC pour Fujitsu. Viewsonic a présenté son Tablet PC V1100 qui sort le 7 novembre.
« Pur » ou convertible ?
En fait, le concept de Tablet PC a été décliné sous deux formes.
Les Tablet PC convertibles ressemblent à un portable. Ils disposent d'un clavier et d'un écran à cristaux liquides. L'astuce consiste à faire pivoter l'écran et à le rabattre sur le clavier. De cette manière, l'utilisateur dispose d'un bloc-notes électronique et peut prendre des notes à la volée grâce à l'écran tactile. C'est le cas du modèle d'Acer.
Les « purs » Tablet PC se présentent sous la forme d'un écran tactile seul. Ils bénéficient d'un clavier externe et d'une station d'accueil qui les transforment en ordinateur classique en cas d'utilisation sédentaire.
Quel que soit le type de Tablet PC, les tarifs seront de l'ordre de 2 700 euros HT. Soit un surcoût de 10-15 % par rapport au prix d'un portable de milieu de gamme.
Un écran très sensible
L'écran tactile est composé de deux éléments. L'affichage est assuré par un écran à cristaux liquides à matrice active (LCD TFT), assez lumineux, dont la définition est de 1 024 x 768 pixels (XGA) pour une diagonale de 10,4 pouces. La partie sensible, développée par Wacom, fabricant de tablettes graphiques, est axée sur un senseur électromagnétique : il s'agit d'une grille qui est disposée sur la dalle de cristaux liquides de l'écran.
Le senseur envoie des signaux (ondes radio) au stylet toutes les 20 ms (millisecondes) ce qui permet de le localiser. Les mouvements du stylet sont ensuite numérisés (voir schéma). La technologie de résonance magnétique ne rend pas nécessaire le contact entre le stylet et l'écran. Il est donc possible de poser sur l'écran des masques transparents pour recopier une forme, par exemple.
Un cahier des charges
Microsoft a défini un cahier des charges destiné aux partenaires constructeurs pour leur servir de référence (voir schéma). Les spécifications prennent aussi en compte les usages du nouveau produit.
L'un des avantages du papier étant sa disponibilité, la mise en route de la tablette doit s'opérer en 2 secondes.
Pour être emportés partout avec soi, les Tablet PC ne doivent pas être trop lourds ni encombrants. Pari tenu : les premiers modèles pèsent moins de 2 kg et sont environ de la taille d'un bloc A4 avec une épaisseur inférieure à 3 cm.
Pour les modèles qui disposent d'une station d'accueil, il doit être possible de se déconnecter rapidement à chaud, sans prendre de précaution préliminaire.
Petit mais communiquant
Le fait que les Tablet PC soient compacts ne signifie pas qu'ils ne sont pas bien équipés. En effet, leur application cible étant une utilisation mobile, les tablettes sont bien pourvues en connectique (ports USB, FireWire pour la vidéo numérique, Ethernet à 100 Mbps pour se raccorder à un réseau local filaire, entrée et sorties audio, modem V90 intégré, connexion au réseau sans fil à 11 Mbps WiFi).
Ils acceptent les cartes d'extension de type CompactFlash.
Un Windows à la sauce « tablet » avec encre numérique
Les innovations ne sont pas uniquement matérielles. Le système d'exploitation repose sur Microsoft Windows XP professionnel. En fait, il s'agit d'un surensemble de Windows contenu dans la mise à jour du système appelée le Service Pack 1 (SP1).
Le SP1 contient des patches correctifs pour Windows ainsi que le supplément « Edition Tablet PC ».
La grande nouveauté de cette édition est l'introduction de l'encre numérique qui permet d'écrire ou de dessiner directement sur l'écran à l'aide du stylet (voir schéma). L'encre numérique est disponible dans le Journal Windows ainsi que dans tous les logiciels sous Windows XP qui auront fait fait le développement nécessaire*.
L'utilisateur d'un Tablet PC prend des notes à la volée, comme pendant un staff, et les conserve dans sa machine. Il a la possibilité de transformer les notes en données exploitables dans un traitement de texte et surtout d'effectuer des recherches par indexation des mots manuscrits. C'est là que réside tout l'intérêt du système : il allie la simplicité de la saisie manuscrite à la puissance de recherche de l'informatique.
Partant de là, les applications sont nombreuses. On peut imaginer les médecins hospitaliers faire la visite en prenant des notes directement dans l'observation du dossier électronique du patient. Avec la connexion au réseau sans fil, les données ainsi recueillies sont disponibles sur le réseau en temps réel. Par la suite, la recherche d'une information dans le dossier manuscrit en « encre digitale » ne relève plus de la gageure et fait gagner du temps grâce à l'indexation des données.
* Un Pack Office XP est téléchargeable gratuitement sur le site de Microsoft. Ce qui permet d'ajouter des annotations directement dans Word ou Powerpoint et d'écrire à la main ses courriels dans Outlook.
Le numériseur
L'écran haute définition est associé à une grille de reconnaissance magnétique ou numériseur qui quadrille la surface de la tablette.
La résolution de ce senseur doit être au moins cinq fois supérieure à la densité des pixels, 1 000 points par pouce étant recommandés par Microsoft.
Lorsque le numériseur est actif, il détecte la position mais aussi la pression du stylet. Les 512 niveaux de pression reconnus permettent d'utiliser le stylet comme un porte-plume. A quand les pleins et les déliés virtuels à l'école ? Actif lui aussi, le stylet ne peut être remplacé par un autre outil de pointage.
L'encre numérique
Livré dans Windows XP Tablet PC Edition, un utilitaire spécifique, le Journal Windows permet de prendre des notes manuscrites sans avoir à apprendre un alphabet spécial. Le texte saisi sous forme d'écriture cursive peut ensuite être sélectionné et formaté (gras, italique, surlignage) comme avec un traitement de texte. Les notes sont soit sauvegardées telles quelles, soit converties en texte dactylographié.
Le fichier étant de type vectoriel (comme un dessin), une page entière, stockée sous forme manuscrite, n'occupe que quelque dizaines de kilo-octets. On peut regretter que le format (.jnt) soit spécifique et qu'aucune visionneuse n'ait été développée.
Cependant, il est possible d'exporter le fichier au format d'image TIFF (.tif) pour qu'il puisse être exploité par un ordinateur classique.
La transformation en texte de l'écriture permet d'introduire les notes dans d'autres applications. Le taux de réussite de la reconnaissance de l'écriture est de l'ordre de 70 % dans la population générale. Mais probablement moins chez les médecins !
Le stylet
La grille fournit, par induction, l'énergie au stylet qui ne comporte aucun élément consommable susceptible de l'alourdir ou d'être changé.
Le stylet disposant de deux boutons, il remplace la souris pour les manipulations courantes (clic droit/clic gauche) et peut également servir de gomme.
Le cahier des charges
Les recommandations minimales de Microsoft font état d'un Pentium III cadencé à 400 MHz (ou équivalent), associé un mémoire vive de 128 Mo et à un disque-dur de 6 Go. En pratique, les différents modèles annoncés sont équipés d'un processeur Intel Pentium III-Mobile dont la fréquence est comprise entre 700 et 866 MHz. La mémoire contient 256 Mo extensible à 512 Mo, voire 1 Go. Le disque dur offre un espace de stockage d'environ 20 Go.
L'autonomie est fixée à quatre heures en continu et 72 heures en veille.
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