LES CHIFFRES de la consommation de tabac sont « mauvais », a souligné Roselyne Bachelot sur RMC, en commentant le baromètre santé de l’INPES (Institut de prévention et d’éducation pour la santé), qui met en évidence une progression du tabagisme de 1,8 % entre 2005 et 2010.
Cette hausse, la ministre l’explique par l’augmentation de la consommation chez les femmes, doublée d’un « effet crise ». « Presque la moitié des chômeurs sont fumeurs et à l’évidence, la crise, l’augmentation du chômage ont eu un effet sur l’augmentation de la consommation du tabac », assure-t-elle, indiquant qu’elle va se rapprocher de Pôle Emploi pour « qu’il y ait une action spécifique » menée auprès des demandeurs d’emploi. Elle demande par ailleurs aux buralistes de respecter l’interdiction formelle de vendre du tabac aux mineurs. « Il y a des dérapages », estime-t-elle en effet.
La hausse est particulièrement nette chez les fumeuses âgées de 45 à 64 ans. Les femmes fument en moyenne 12,6 cigarettes par jour (contre 15,1 pour les hommes) et 70,3 % d’entre elles déclarent avoir déjà arrêté de fumer volontairement pendant au moins une semaine (68,5 % des hommes).
Le tabagisme quotidien a augmenté de façon significative chez les femmes, passant de 23 % à 25,7 % entre 2005 et 2010 quand chez les hommes cette prévalence augmentait « seulement » de 31 à 31,8 % sur la même période. Le tabagisme occasionnel, lui, reste stable, tous sexes confondus.
Pour une hausse massive du prix.
Lors de son intervention, Roselyne Bachelot s’est déclarée « militante de l’augmentation massive du prix du tabac ». Une hausse est justement prévue, de 6 % en moyenne, à compter du 8 novembre. Soit 30 centimes de plus pour les paquets et 40 centimes pour le tabac à rouler. Cette hausse intervient un an presque jour pour jour après la précédente (6 % le 9 novembre 2009). Elle est jugée insuffisante par les antitabac, la plupart estimant que seule une augmentation du prix de 10 % pourrait avoir un effet dissuasif sur la consommation. De fait, la hausse effectuée l’an passé n’a fait reculer la vente de paquets de cigarettes que de 0,2 % entre janvier et août 2010 par rapport à 2009.
Le marché du tabac, lui, a augmenté de plus de 5 % en raison de la hausse des prix, au bénéfice de l’État (les taxes représentent 80 % du prix d’un paquet), des buralistes (qui touchent 8 % sur chaque paquet vendu) et des fabricants.
Quotimed.com, le 18/10/2010
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