Congrès-Hebdo
Le T20 est un peptide de synthèse de 36 acides aminés (de fabrication très complexe et coûteuse) simulant un segment du VIH (gp 41) qui constitue une partie essentielle du complexe de liaison du virus à la cellule qui va être infectée.
Ce mécanisme d'action original va de pair avec une efficacité (démontrée par deux grands essais internationaux TORO 1 et 2) chez des patients déjà lourdement traités et en échec virologique (réduction significative de la charge virale et augmentation tout aussi significative du nombre des CD4). Le traitement a été bien toléré, avec essentiellement des réactions aux points de piqûre (l'administration se fait par voie sous-cutanée).
Alors que le T20 (enfuvirtide ou Fuzeon) est en voie d'enregistrement aux Etats-Unis, de nombreux autres inhibiteurs de fusion sont en développement. Le plus avancé est le T-1249 qui est aussi le fruit de la recherche Trimeris-Roche. Cette molécule, qui se lie à une région différente de la protéine gp41, se révèle efficace chez des patients qui ont développé une résistance au T20, comme le montre une étude présentée par G. D. Miralles et portant sur 50 patients. Après dix jours de traitement (toujours par sous-cutanée), la charge virale diminue de 90 % chez deux tiers des patients et 80 % d'entre eux bénéficient d'une réponse au moins partielle (diminution au moins égale à 0,5 log10). Comme pour le T20, la tolérance semble satisfaisante. On peut donc parler de l'arrivée probable d'une seconde génération d'inhibiteurs de fusion.
Anticorps monoclonal humanisé
Une autre voie de recherche correspond à l'utilisation d'un anticorps monoclonal humanisé anti-CD4 (spécifique du domaine 2mAb) qui bloque l'adhésion du VIH à la cellule. Le Dr D. R. Kuritzkes (Boston) a présenté les résultats d'une étude de phase I-II qui montre, chez des patients infectés (5 000 copies, pas de traitement ou traitement antirétroviral stable depuis au moins deux mois), qu'une dose unique par voie intraveineuse de 10 mg/kg de cet anticorps (TNX-355) réduit la charge virale de 1,48 log 10 au 14e jour (- 97 %), réduction observée chez 5 patients sur 6. La tolérance est bonne et le taux de CD4 ne bouge pas. Bien sûr, ces résultats doivent être confirmés.
Beaucoup d'autres pistes
Comme l'a indiqué le Pr John Mellors, beaucoup d'autres pistes sont explorées,, mais à un stade encore expérimental : récepteurs des chémokines (CxCR4, CCR) avec plusieurs candidats (AK 602, TNK 220, VK-427,857) qui a pour objectif de bloquer l'entrée du VIH dans les cellules ; on peut également citer les espoirs placés par les laboratoires GlaxoSmithKline dans une nouvelle famille de NNTRI, les benzophénones, sans parler de nombreuses antiprotéases, à différents stades de développement.
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