Week-end pascal sans accouchement

Le Syngof pourrait renouveler l'opération

Publié le 11/04/2007
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POUR LE SYNGOF (Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France), la mobilisation des gynécologues-obstétriciens libéraux, appelés à faire grève 48 heures durant le week-end pascal dans les 200 maternités privées, a été «bien suivie».

Le ministère de la Santé n'a fourni aucune donnée sur l'ampleur de la mobilisation, mais d'après le syndicat, à l'origine du mot d'ordre national, le mouvement a été particulièrement marqué dans les maternités des grandes villes, comme Reims, Nantes, Marseille, Lyon, Toulouse ou encore Bordeaux. Le fonctionnement des services n'a pas été perturbé grâce aux réquisitions effectuées dans les deux tiers des maternités privées, précise le Syngof.

«La profession a traduit son inquiétude vis-à-vis de deux problèmes non réglés: la responsabilité civile et les difficultés à recruter de jeunes médecins», explique le Dr Jean Marty, du syndicat.

L'opération, destinée à sensibiliser l'opinion sur «l'insécurité juridique et financière» que vivent les obstétriciens libéraux, sera renouvelée. Elle bénéficie du soutien de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP). A l'inverse, la Fédération hospitalière de France (FHF) parle d'une «grève de confort» menée «aux frais du service public hospitalier».

L'entourage de Philippe Bas, au ministère de la Santé, a reçu une délégation du Syngof en fin de semaine dernière, mais l'échange n'a pas permis de désamorcer le conflit. «Nous n'avons pas été convaincus par les explications données, explique le Dr Marty. Maintenant, c'est au ministre de prendre la mesure du problème et de tenir les engagements» de son prédécesseur. Avant que ne commence le mouvement d'arrêt d'activité, Philippe Bas avait appelé les accoucheurs libéraux à «une démarche de responsabilité». Il avait aussi rappelé que le dispositif d'accréditation des médecins revalorise de façon importante l'aide que verse l'assurance-maladie aux spécialistes à risque pour se payer un contrat d'assurance. Cette disposition va dans le bon sens, mais elle ne règle pas tout, rétorquent les obstétriciens, qui aspirent à une stabilité juridique, et demandent dans ce sens que soit comblé le trou de garantie pour les accidents médicaux coûtant plus de 3 millions d'euros. «Si un conducteur est aujourd'hui parfaitement couvert par son assurance, l'obstétricien, lui, reste responsable sur ses fonds propres pour les indemnisations supérieures à 3millions d'euros», déplore le Syngof, qui renforce la pression sur le gouvernement, en décrétant qu' «une décision doit intervenir d'ici au 30 avril».

> D. CH.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8145