LE SYNDROME métabolique est défini comme une constellation de facteurs de risque métaboliques : insulinorésistance, obésité abdominale, dyslipidémie athérogène (hypertriglycéridémie, augmentation des apolipoprotéines B et des petites particules de LDL, baisse du HDL cholestérol), augmentation de la glycémie, hypertension artérielle. Ces anomalies métaboliques associées à un état inflammatoire et prothrombotique et à une dysfonction endothéliale entraînent une augmentation du risque de survenue d'événements cardio-vasculaires, en particulier d'accidents coronariens et de diabète de type 2.
Le Ncep AT III (National Cholesterol Education Program) et l'OMS ont proposé deux définitions un peu différentes du syndrome métabolique. Elles ont en commun des critères qui, en pratique, permettent de dépister un syndrome métabolique sur l'association d'au moins trois des facteurs de risque suivants :
- une obésité abdominale (tour de taille > 102 cm chez l'homme, > 88 cm chez la femme,
- une triglycéridémie > 150 mg/dL, un HDL-C
< 40 mg/dL chez l'homme,
< 50 mg/dL chez la femme,
- une glycémie à jeun > 110 mg/dL,
- une pression artérielle > 130/85 mmHg.
Dans les pays occidentaux, un adulte sur quatre ou cinq (selon les pays) présente un syndrome métabolique et cette proportion est plus importante encore après 50 ans concernant 40 % des seniors américains et 30 % des Européens.
Une identification simple.
Le syndrome métabolique constitue une bombe à retardement chez un sujet en apparente bonne santé, asymptomatique, qui ne présente aucun facteur de risque nettement augmenté mais des désordres métaboliques individuellement peu importants qui, associés, lui font courir un risque cardio-vasculaire élevé : ce risque est multiplié par trois par rapport à un sujet indemne du même âge.
Le dépistage et la prise en charge des patients atteints d'un syndrome métabolique ont donc une importance capitale.
En pratique de ville, le mode de dépistage est facile et peu coûteux : une simple mesure du tour de taille, complétée par un dosage des triglycérides permettent de détecter 80 % des patients atteints d'un syndrome métabolique.
Si l'on connaît les risques induits par ce syndrome et le moyen de le dépister, les questions relatives au traitement sont encore nombreuses.
Une modification rigoureuse du mode de vie ciblée sur la pratique régulière d'activités physiques et une alimentation plus équilibrée est la pierre angulaire de la prise en charge.
Toutefois, le contrôle des facteurs individuels par un traitement pharmacologique doit être envisagé chez certains patients pour réduire le risque d'événements cardio-vasculaires. Les résultats d'essais cliniques récents suggèrent qu'un traitement par fibrate permet de réduire le risque d'événement cardio-vasculaire chez les patients ayant un syndrome métabolique et un faible taux de HDL-C, précise le Pr J.-P. Després (Canada).
15th International Symposium on Drugs Affecting Lipid Metabolism (DALM)
« Le syndrome métabolique : un problème de santé publique ».
Symposium organisé par le Laboratoire Fournier.
L'institut du syndrome métabolique
Créé avec le soutien du Laboratoire Fournier en 2003 à l'initiative d'experts internationaux, l'Institut du syndrome métabolique s'est fixé trois missions principales :
- rassembler, analyser et coordonner les connaissances les plus récentes sur le syndrome métabolique pour améliorer son dépistage, sa prévention et son traitement ;
- contribuer à l'amélioration de la prise en charge des patients ;
- diffuser ces connaissances auprès des professionnels de santé, des pouvoirs publics et du grand public : publications, interventions dans les congrès, élaboration de programmes éducatifs pour les médecins et les patients, communication avec les médias, ouverture d'un site Internet (http://www.metabolicsyndromeinstitut.com).
Un comité scientifique international, composé de neuf membres, dirige les travaux de l'institut. Il apporte ses compétences dans les différentes disciplines concernées (lipidologie, diabétologie, cardiologie, obésité, génétique, sciences fondamentales, épidémiologie et économie de santé).
Ce comité est animé par Philip Barter, président, directeur de l'institut de recherche sur le coeur de Sydney (Australie) et trois vice-présidents : Frank Sacks, professeur en prévention des maladies cardio-vasculaires à Harvard, Boston (Etats-Unis), Marja-Ttaskinen, professeur de médecine, université d'Helsinki (Finlande) et Jean-Pierre Després, professeur de médecine, université de Laval, Québec (Canada).
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