Le syndrome métabolique (SM) augmente considérablement le risque de maladie cardio-vasculaire. Dans l'étude prospective du QUEBEC, le risque est multiplié par vingt chez les sujets atteints de syndrome métabolique d'âge moyen comparés aux sujets indemnes. Le SM précède souvent l'apparition du diabète.
Il est particulièrement fréquent dans les populations occidentales (10 à 25 % de la population).
Près d'un quart des enfants obèses américains ont une insulino-résistance, un des éléments fondamentaux du syndrome métabolique qui conduit au diabète de type 2.
Il est caractérisé par l'association de plusieurs facteurs de risque liés entre eux. Deux définitions sont actuellement proposées (cf. encadré), très proches l'une de l'autre.
Globalement le syndrome métabolique associe une intolérance au glucose ou un diabète avec des anomalies lipidiques (élévation des triglycérides, baisse du HDL cholestérol), une hypertension artérielle et l'augmentation du tour de taille (supérieur à 100 cm pour l'homme et 90 pour la femme). L'association de trois de ces facteurs constitue le syndrome métabolique.
Chez les enfants, dès l'âge de 6 ans, il semblerait que le dosage des triglycérides soit le marqueur le plus significatif d'insulino-résistance.
La prise en charge du syndrome métabolique ne se résume pas à une normalisation de la glycémie mais à l'ensemble des facteurs associés notamment les lipides.
Ceci explique que des traitements anti-diabétiques, tels que les glitazones qui ont également un effet potentiel sur les lipides, suscitent un intérêt, ainsi que les traitements des troubles lipidiques (statines et surtout fibrates).
Les premières mesures sont d'ordre diététique (réduction pondérale avant tout !). Il est également essentiel d'encourager la pratique d'une activité physique régulière. C'est probablement le meilleur traitement préventif et parfois curatif du SM.
Ces mesures doivent être encouragées quel que soit le stade et associées aux traitements pharmacologiques.
Les espoirs futurs reposent sur des traitements spécifiques des troubles lipidiques comme glucidiques par des agonistes PPAR alpha et gamma en développement. Actuellement, les fibrates, en particulier le fénofibrate, semblent être un traitement logique des anomalies lipidiques observées. L'étude FIELD menée chez 10 000 diabétiques permettra de répondre à la question.
Les statines ne sont pas en reste, l'étude HPS a montré qu'avec la simvastatine, les résultats obtenus chez les patients porteurs d'un SM étaient identiques à ceux des diabétiques et non diabétiques. La simvastatine est recommandée aux diabétiques avec facteurs de risque, quel que soit le taux de cholestérol.
Une nouvelle statine la rosuvastatine confirme l'efficacité des statines dans le SM. Dans l'étude MERCURY, des patients porteurs du SM (43 % des 1 342 patients) ont été comparés à des patients ayant le même taux de LDL. Les patients porteurs du SM avaient des triglycérides plus élevés (201 versus 135 mg/dl), un cholestérol plus bas (43 versus 54 dans le sous-groupe avec le syndrome métabolique). La rosuvastatine, à la dose de 10 mg, a eu la même efficacité dans les deux groupes.
Sans surprise, le seul médicament qui a démontré une efficacité sur l'ensemble des paramètres du SM (lipides, glycémie, tour de taille, IMC...) est l'orlistat dans l'étude XENDOS : une réduction de 10 % du cholestérol total, 15 % du LDL, de 30 % des triglycérides, augmentation de 8 % du HDL, diminution du tour de taille et de l'IMC.
D'après les communications de Stender (Danemark) et Metcalf (Royaume-Uni).
Deux définitions
Pour la définition NCEP, le SM est l'association de trois éléments parmi les suivants :
- obésité abdominale : tour de taille supérieur à 100 cm chez l'homme et 90 cm chez la femme ;
- élévation des triglycérides supérieure à 1,05 g/l ;
- cholestérol HDL inférieur à
40 mg/l chez l'homme et 50 chez la femme ;
- pression artérielle supérieure à 130/85 ;
- glycémie supérieure à 1,10 g/l.
Pour la définition de l'OMS, c'est également trois parmi les anomalies ci-dessous :
- intolérance au glucose ou diabète ;
- insulino-résistance ;
- pression artérielle supérieure à 140/90 ;
- triglycérides supérieurs à 1,50 g/l ;
- cholestérol HDL inférieur à 35 chez l'homme et 39 chez la femme ;
- obésité centrale avec tour de taille sur tour de hanches supérieur à 0,90 chez l'homme et 0,85 chez la femme ou IMC supérieur à 30 kg/m2 ;
- micro-albuminurie supérieure ou égale à 20 mg.
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