SELON UNE ETUDE internationale publiée dans « Neurology », le pergolide (médicament utilisé dans la maladie de Parkinson) permet d'obtenir une amélioration chez les personnes qui présentent un syndrome des jambes sans repos, affection décrite en 1945 et dont souffre entre 5 et 10 % de la population.
Comme le fait remarquer l'un des auteurs, Claudia Trenkwalder (Allemagne), des travaux antérieurs ont déjà suggéré ce bénéfice du pergolide, mais ils étaient trop petits et trop courts pour permettre d'en tirer des conclusions. Une étude d'envergure était donc nécessaire. Voilà qui est fait : 100 patients de 18 à 75 ans, présentant un syndrome des jambes sans repos, ont été enrôlés dans 17 centres médicaux de 7 pays (Australie, Belgique, Finlande, Allemagne, Italie, Pays-Bas et Espagne).
Ce nouveau travail, prospectif, a été conduit de septembre 1998 à juillet 2000 en deux phases : d'abord, pendant six semaines, de façon randomisée en double aveugle, avec groupes parallèles, une comparaison entre pergolide et placebo ; puis une extension sur le long terme, dans laquelle les répondeurs ont continué à recevoir leur produit en aveugle et les non-répondeurs ont reçu le pergolide en ouvert ; cela jusqu'à un total de douze mois de traitement. Signalons que, avant mise en route du traitement, de la dompéridone était administrée à tous les patients pendant dix à quatorze jours ; mesure nécessaire pour empêcher les nausées qui auraient fait comprendre aux investigateurs quels étaient les patients sous pergolide.
Chez tous les sujets, on a évalué l'efficacité du sommeil et les mouvements des jambes pendant le sommeil. La sévérité du syndrome des jambes sans repos était jugée grâce à une échelle validée internationale.
Pendant la première phase, le pergolide a réduit les éveils liés aux jambes sans repos et a amélioré la sévérité du score, alors que l'efficacité du sommeil n'était pas modifiée. Les patients ont aussi rapporté une amélioration de la qualité du sommeil. Après douze mois, l'amélioration était maintenue chez les sujets ayant poursuivi le double aveugle et chez les sujets placebo qui étaient passés en ouvert sous pergolide. Sur le plan de la tolérance, nausées et céphalées étaient plus fréquentes sous pergolide. « Notre étude démontre que le pergolide améliore de façon substantielle le score du syndrome des jambes sans repos et les troubles subjectifs du sommeil associés », conclut le Dr Trenkwalder.
« Neurology » du 27 avril 2004.
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