« Ce n’est pas en construisant une ligne Maginot et en s’abritant derrière des revendications non satisfaites, ou satisfaites de façon insuffisante, que l’on va défendre les spécialistes de plateaux techniques lourds, et ce, pour plusieurs raisons.
1°- Les spécialistes travaillant en plateaux techniques lourds ne sont pas limités aux chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens, puisque tous les spécialistes pratiquant de « l’interventionnel » utilisent les plateaux techniques avec les mêmes problématiques.
2°- Que les tarifs soient insuffisants, notamment en ce qui concerne la chirurgie, l'obstétrique mais aussi l’anesthésie, nous n’en doutons pas. Ce n’est pas non plus en isolant les praticiens sur cette ligne Maginot du « Bloc » que l’on va les défendre au mieux.
3°- Ce n’est pas non plus en s’alliant avec le seul syndicat antispécialistes, antisuppléments d’honoraires, j'ai cité "MG France" pour Jean Marty et Philippe Cuq qui en font le panégyrique et qui se déclarent leurs alliés les plus précieux, que l’on va défendre également les revendications concernant les honoraires.
En effet, les honoraires sont constitués pour la CCAM de deux parties, le coût de la pratique et le point travail. En ce qui concerne le point travail, celui-ci a été fixé par les sociétés savantes et les syndicats verticaux qui n’ont rien à voir avec les syndicats polycatégoriels. De très longues négociations seraient nécessaires pour obtenir qu’une modification de la CCAM aboutisse rapidement à une modification de ces points de travail. Par contre, en ce qui concerne le coût de la pratique, il est bien évident que celui-ci devait être réévalué : cela n’a jamais été fait dans l’irrespect complet des mécanismes conventionnels.
Je voudrais simplement rappeler à Jean Marty et Philippe Cuq qu’il était prévu à l’issue des négociations sur le secteur optionnel, auxquelles l’UCDF a participé avec MG France et la FMF et Jean Marty dans la délégation MG France qu’il avait été acté que les négociations sur le coût de la pratique débuteraient, dès la mise en place de ce secteur auquel ils s’opposent désespérément. S’opposer au secteur optionnel, c’est le meilleur moyen d’aboutir à la suppression du secteur 2 à honoraires libres actuellement indispensable au bon fonctionnement des spécialités à risques. Et, de plus, cela a pour conséquence de laisser enfermés dans le secteur 1, au mépris des accords de 2004, les praticiens de secteur 1, notamment les chirurgiens, les accoucheurs et un certain nombre d’anesthésistes.
4°- En ce qui concerne la RCP, nous sommes très surpris du discours du Bloc. Les problèmes de la RCP ont connu des évolutions favorables, notamment en ce qui concerne la hausse tragique des primes d’assurance. On peut considérer aujourd’hui que, grâce au travail des organismes agréés dans chaque spécialité, – 18 au total depuis juillet 2007 – d’une part, cette hausse a vu sa pente vertigineuse cassée, – même si cette hausse persiste et il faudra la stabiliser. D’autre part, le mécanisme des reversements par les CPAM a permis à un certain nombre de praticiens de faire en sorte que cette hausse soit supportable pour le financement des petites PME que chacun d’entre eux dirige dans sa spécialité. Par ailleurs, contrairement aux assertions du Bloc, « les syndicats polycatégoriels » ne se sont pas désintéressés de ce problème. Bien au contraire ! Nous avons trouvé, grâce à notre crédibilité, deux assureurs parmi les plus importants, à savoir la MACSF, assureur mutualiste, et la Sham, assureur également mutualiste, qui assure 70 à 80 % des établissements hospitaliers. Il s’agit d’une solution qui est peut-être temporaire, mais qui permet de régler dans l’immédiat le problème des trous de garantie, notamment le plafond des primes. En effet, celui-ci a été porté à 6 millions par accident et à 10 millions par année civile par la MACSF et à 8 millions par accident et 16 millions par année civile par la Sham. Enfin, en ce qui concerne le trou de garantie à 10 ans, la garantie devient illimitée après le départ à la retraite pour les adhérents de la MACSF.
À la Sham, à partir du 1er janvier 2011, la subséquente vient d’être portée de 10 à 30 ans, ce qui devrait couvrir normalement les praticiens après leur départ. Ceci n’empêche pas que nous devons continuer à travailler.
De grâce, ne soyons pas des autistes des blocs opératoires. Ne restons pas enfermés dans nos salles d’opérations. Car c’est tous ensemble, spécialistes médicaux et chirurgicaux, que nous trouverons des solutions à tous ces problèmes. N’écoutons pas les sirènes du Bloc qui ne peuvent que nous conduire au naufrage, comme le montre leur alliance avec MG France, véritable trahison pour les spécialistes que nous sommes. »
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