Neuf mois, zéro alcool. Parce qu’il est impossible de définir un seuil de consommation d’alcool sans risque pour le fœtus, il est fortement recommandé de ne pas boire d’alcool pendant la grossesse.
En effet, l’alcool est un toxique cellulaire et l’alcoolémie du fœtus sera identique à celle de la femme enceinte en cas d’ingestion d’alcool. Les anomalies engendrées par l’alcoolisation fœtale sont directement liées à la toxicité de l’alcool sur le système nerveux de l’enfant. Ces anomalies neurologiques sont très polymorphes allant de simples difficultés de concentration jusqu’à la forme caractéristique et sévère du SAF. Son incidence en France a été estimée à 0,8 ‰ naissances vivantes, soit environ 600 naissances par an*, une prévalence probablement très sous-estimée en raison des difficultés de diagnostic et de recueil.
Les manifestations cliniques du SAF sont nombreuses, avec notamment un retard de croissance, une microcéphalie, une dysmorphie faciale caractéristique (fentes palpébrales raccourcies, sillon naso-labial lisse et effacé, lèvre supérieure mince) mais également des troubles du développement neurologique pouvant aller de simples troubles de l’attention ou de la mémoire, de difficultés d’acquisition (langage, calcul) jusqu’au retard mental.
Le repérage précoce des enfants présentant des troubles causés par l’alcoolisation fœtale permet d’instaurer une prise en charge adaptée pluridisciplinaire associant des professionnels médicaux et sociaux.
Quantifier la consommation d’alcool pendant la grossesse : un repère pour adapter la prise en charge
La quantification de la consommation de la mère est essentielle, non pas uniquement au cours des consultations de suivi pendant la grossesse mais en cas de désir de grossesse et dans le postpartum immédiat. Ainsi, selon le Dr David Germanaud, Service de Neuropédiatrie et Pathologie Métabolique Hôpital Robert Debré (Paris)**. « Une exposition modérée préoccupante (plus d’un verre par semaine ou de 2 verres par occasion à plusieurs reprises) ou sévère (plus de 14 verres par semaine en moyenne ou 4 verres par occasion) impose la mise en place d’un suivi spécialisé en néonatalogie lors des six premiers mois de l’enfant puis en PMI, ainsi qu’en neuropédiatrie en cas de signes objectifs de SAF (dysmorphie, retard staturo-pondéral). »
La prise en charge de l’enfant et de sa famille, idéalement au sein de réseaux « enfant vulnérable », est multidisciplinaire, ajustée au cas par cas, et a pour objectifs d’aider l’enfant à s’adapter à son environnement, de limiter l’apparition du surhandicap et de prévenir les récidives lors des grossesses ultérieures.
Des initiatives régionales voient le jour, notamment en Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine ou à la Réunion avec des programmes expérimentaux de prévention et d’accompagnement de mères et des enfants.
Hélène Joubert
* Bloch J., Cans C., De Vigan C., de Brosses L., Doray B., Larroque B., Perthus I. Faisabilité de la surveillance du syndrome d’alcoolisation fœtale, France, 2006-2008. 2009. BEH thématique 10-11..
**Communication du Dr Germanaud, Session « Alcool et grossesse : mieux connaître pour agir », Rencontres de Santé Publique France, 31 mai 2017.
En effet, l’alcool est un toxique cellulaire et l’alcoolémie du fœtus sera identique à celle de la femme enceinte en cas d’ingestion d’alcool. Les anomalies engendrées par l’alcoolisation fœtale sont directement liées à la toxicité de l’alcool sur le système nerveux de l’enfant. Ces anomalies neurologiques sont très polymorphes allant de simples difficultés de concentration jusqu’à la forme caractéristique et sévère du SAF. Son incidence en France a été estimée à 0,8 ‰ naissances vivantes, soit environ 600 naissances par an*, une prévalence probablement très sous-estimée en raison des difficultés de diagnostic et de recueil.
Les manifestations cliniques du SAF sont nombreuses, avec notamment un retard de croissance, une microcéphalie, une dysmorphie faciale caractéristique (fentes palpébrales raccourcies, sillon naso-labial lisse et effacé, lèvre supérieure mince) mais également des troubles du développement neurologique pouvant aller de simples troubles de l’attention ou de la mémoire, de difficultés d’acquisition (langage, calcul) jusqu’au retard mental.
Le repérage précoce des enfants présentant des troubles causés par l’alcoolisation fœtale permet d’instaurer une prise en charge adaptée pluridisciplinaire associant des professionnels médicaux et sociaux.
Quantifier la consommation d’alcool pendant la grossesse : un repère pour adapter la prise en charge
La quantification de la consommation de la mère est essentielle, non pas uniquement au cours des consultations de suivi pendant la grossesse mais en cas de désir de grossesse et dans le postpartum immédiat. Ainsi, selon le Dr David Germanaud, Service de Neuropédiatrie et Pathologie Métabolique Hôpital Robert Debré (Paris)**. « Une exposition modérée préoccupante (plus d’un verre par semaine ou de 2 verres par occasion à plusieurs reprises) ou sévère (plus de 14 verres par semaine en moyenne ou 4 verres par occasion) impose la mise en place d’un suivi spécialisé en néonatalogie lors des six premiers mois de l’enfant puis en PMI, ainsi qu’en neuropédiatrie en cas de signes objectifs de SAF (dysmorphie, retard staturo-pondéral). »
La prise en charge de l’enfant et de sa famille, idéalement au sein de réseaux « enfant vulnérable », est multidisciplinaire, ajustée au cas par cas, et a pour objectifs d’aider l’enfant à s’adapter à son environnement, de limiter l’apparition du surhandicap et de prévenir les récidives lors des grossesses ultérieures.
Des initiatives régionales voient le jour, notamment en Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine ou à la Réunion avec des programmes expérimentaux de prévention et d’accompagnement de mères et des enfants.
Hélène Joubert
* Bloch J., Cans C., De Vigan C., de Brosses L., Doray B., Larroque B., Perthus I. Faisabilité de la surveillance du syndrome d’alcoolisation fœtale, France, 2006-2008. 2009. BEH thématique 10-11..
**Communication du Dr Germanaud, Session « Alcool et grossesse : mieux connaître pour agir », Rencontres de Santé Publique France, 31 mai 2017.
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