Le syndicat majoritaire des chirurgiens-dentistes dénonce la convention

Publié le 24/04/2001
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L A Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD) a décidé de se « dégager » de la convention dentaire qui régit les rapports entre la profession et les caisses d'assurance-maladie.

La CNSD - qui affirme regrouper 17 000 des 36 000 dentistes libéraux - a pris cette décision pour dénoncer les « blocages par les pouvoirs publics des accords conclus qui étaient en mesure d'améliorer les remboursements dentaires ».
Alors que des accords avaient été signés, il y a quatre ans, pour privilégier la prévention, favoriser les soins précoces et conservateurs (dépistage et traitement des caries ou lésions débutantes) et améliorer le remboursement de certaines prothèses, « pratiquement aucune de ces mesures n'a été mise en œuvre », affirme la Confédération nationale des syndicats dentaires.
Le principal syndicat de chirurgiens-dentistes proteste également contre le fait que le gouvernement n'a pas rapporté la décision de Martine Aubry de geler l'une des revalorisations d'honoraires prévues dans le cadre des accords conclus par la profession et les caisses.

Le rapport Yahiel

Le fait que la CNSD se retire de la convention dentaire - qu'avait également signée une autre organisation, l'Union des jeunes chirurgiens-dentistes (UJCD) - n'aura aucune conséquence pour les assurés sociaux dont les remboursements continueront à être assurés normalement.
La CNSD qui réaffirme « son attachement au système contractuel » conditionne « son éventuel retour dans les instances conventionnelles au rétablissement d'un partenariat conventionnel qui repose sur le respect des accords conclus et l'affirmation d'une volonté forte des pouvoirs publics de dégager les moyens d'une vraie politique de santé bucco-dentaire privilégiant la prévention et valorisant les soins précoces et conservateurs ».
La décision de la CNSD intervient alors que l'ensemble des responsables de la politique de santé ont pris conscience de la nécessité d'améliorer le remboursement des soins dentaires pour lesquels la France accuse un retard notoire. ¶Une situation qui contribue à la mauvaise santé bucco-dentaire des Français : une étude de 1999 indiquait notamment que « de 10 à 14 ans, un jeune sur deux présente plus d'une molaire permanente sur deux cariée ». Le gouvernement doit recevoir prochainement, sans doute vers la fin juin, le rapport qu'il avait demandé à Michel Yahiel, inspecteur général des Affaires sociales, sur l'amélioration des soins dentaires.
La Caisse nationale d'assurance-maladie milite, de son côté, depuis longtemps, pour une meilleure prise en charge des soins dentaires. Des mesures sont déjà été prises en ce sens au début de l'année. C'est ainsi que le scellement de sillons dentaires, un acte de prévention qui permet de diminuer le nombre de caries chez les jeunes, est désormais pris en charge à 70 %, de même que les inlay-core et à clavette.

B. K.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6905