SI ELLE N’ADHÈRE à aucune école, ou si elle se nourrit plutôt à toutes sortes d’influences, l’uvre de Gerhard Richter est en tout cas résolument tournée vers la peinture. Lorsqu’il quitte l’Allemagne de l’Est au début des années soixante, l’artiste, habitué à côtoyer un art qui s’inscrit dans le style du réalisme socialiste, fait preuve d’un grand esprit de curiosité. Il s’intéresse au pop art, ne jure que par l’abstraction et l’art informel, prône la peinture et se passionne en même temps pour la photographie. Il introduit d’ailleurs cette dernière dans son uvre en peignant des toiles hyperréalistes à partir de tirages.
Aux uvres figuratives des débuts, succède une série d’expérimentations sur le monochrome gris, tranchant fortement avec les toiles abstraites des années quatre-vingt, et qui sont très colorées, rythmées et explosives. La gestuelle et la spontanéité y transparaissent (on pense à Pollock). Richter continuera à imaginer des toiles abstraites et dans le même temps des uvres réalistes, natures mortes, vanités et paysages, aux accents métaphysiques.
Près de quarante uvres, provenant pour la plupart de certains Fonds nationaux et régionaux d’art contemporain - l’occasion de rendre hommage aux directeurs de ces institutions qui ont su s’intéresser à Richter avant qu’il ne devienne célèbre - retracent la carrière de ce peintre qui a aboli les frontières entre les styles, les courants, les techniques, dans un formidable esprit de syncrétisme.
Une uvre forte et cérébrale. Une démarche profondément personnelle.
À lire : catalogue, éd. Actes Sud, 140 p., 29 euros.
Musée de Grenoble. 5 place Lavalette. 38 000. Grenoble. Tél. 04.76.63.44.44. Tlj sauf mardi, de 10 heures à 18 h 30. Jusqu’au 1er juin.
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