Claude Bolling : coffret « Collector »

Le Swing avec un grand S

Publié le 07/11/2004

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PIANISTE, compositeur, chef d'orchestre, Claude Bolling fait partie, depuis plus d'un demi-siècle, du patrimoine du jazz français. Grâce à un coffret de 3 CD musicaux et un CD d'entretiens, intitulé « Claude Bolling Collector » (Frémeaux & Associés/Night&Day) et dirigé par le collectionneur et historien du jazz en France Daniel Nevers, on peut (re)découvrir les débuts d'un musicien qui a toujours mis son art et sa personnalité au service du Swing, avec un grand S.
Ces disques regroupent les premiers enregistrements réalisés par le pianiste-chef d'orchestre-compositeur (de multiples musiques de films), notamment pour le producteur-critique de jazz et homme de presse Frank Ténot (disparu au début de cette année), entre 1948 et 1956. C'est un authentique témoignage des débuts du jazz dans la France de l'immédiat après-guerre et des prémices d'une carrière exemplaire dans le patrimoine musical français.
Né à Cannes en 1930, musicien précoce élevé dans la musique classique, le jeune Claude Bolling remporte un tournoi d'amateurs en 1944 à Paris avant de former l'année suivante un orchestre au style intérmédiaire entre le New Orleans, très à la mode à la fin de la guerre, et la musique des petites formations de Duke Ellington, son idole. En 1948, le pianiste, flanqué de son septette composé de musiciens de sa génération, parmi lesquels Maxim Saury (clarinette), a la redoutable tâche d'accompagner la chanteuse Bertha « Chippie » Hill lors du Festival de jazz de Paris. Remarqué par les responsables de la firme Pacific, il enregistre alors ses quatre premiers titres avec ses amis, outre Saury, le tromboniste Benny Vasseur. Ces titres ouvrent le présent coffret qui déroule ensuite le tapis rouge - avec comme invités prestigieux les trompettistes américains Rex Stewart et Roy Eldridge de passage à Paris lors d'une tournée -, pour arriver jusqu'aux premiers enregistrements en grand orchestre avec des interprétations de jazz New Orleans, de la musique de Django Reinhardt et des compositions de Claude Bolling lui-même. Plus de cinquante ans après, la flamme brille toujours dans une carrière d'une exceptionnelle longévité.

> D. P.