CONGRES HEBDO
Sur la base d'essais cliniques répertoriés, Colin J. Morley (Melbourne, Australie), professeur de néonatalogie, répond à neuf questions essentielles sur l'utilisation du surfactant chez les nouveau-nés prématurés présentant un syndrome de détresse respiratoire ou une maladie des membranes hyalines. Les surfactants utilisés à l'heure actuelle sont soit d'origine animale, soit d'origine synthétique. Les effets secondaires apparaissent supérieurs avec les premiers mais aucune évaluation clinique randomisée n'a démontrée l'équivalence sinon la supériorité des surfactants synthétiques.
1) Le traitement par surfactant est-il efficace ?
Selon les études randomisées et les essais contrôlés, l'administration de surfactant chez les petits prématurés ventilés, nés avant la 30e semaine de gestation, diminue de 40 % la mortalité et la survenue de pneumothorax. Son utilisation augmente de façon modérée les hémorragies méningées et les atteintes pulmonaires chroniques.
2) Le traitement doit-il être prophylactique ou de sauvetage ?
Le surfactant doit être administré le plus tôt possible.
3) Quel est le meilleur traitement ?
Les différences cliniques sont minimes, les surfactants « naturels » auraient le meilleur impact sur la mortalité et l'incidence des pneumothorax.
4) Quelle est la bonne posologie ?
Les posologies utilisées sont celles recommandées mais les données scientifiques sont minces et les études cliniques susceptibles de comparer plusieurs dosages, difficilement réalisables.
5) Quels sont les effets secondaires à court terme ?
Le surfactant améliore l'oxygénation et la compliance pulmonaire mais il peut être responsable d'un encombrement endotrachéal, d'une hypoxie, d'une bradycardie, d'une baisse de la pression artérielle et d'anomalies électroencéphalographiques. Son utilisation augmente modérément l'incidence des hémorragies pulmonaires.
6) Quels sont les effets secondaires retardés ?
Il n'y a aucun argument en faveur d'effets secondaires à long terme bien que certaines données aient évoqué la possibilité d'une transmission du prion par les surfactants d'origine animale.
7) Quid des doses répétées ?
Aucun donnée issue de la littérature ne permet d'affirmer que deux doses sont plus efficaces qu'une, sauf cas exceptionnels. `
8) Quid du mode d'administration ?
La meilleure méthode d'administration est la sonde intratrachéale. L'efficacité de la nébulisation ou de l'instillation lente n'est pas meilleure.
9) Quid des aspects économiques ?
Le traitement est onéreux mais sauve des vies.
D'après Colin J. Morley Melbourne, Australie.
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