LE SUNITINIB MALATE est un inhibiteur multiciblé des récepteurs tyrosine kinase. Actif par voie orale, il est doté de deux activités, une activité antitumorale directe et une activité antiangiogénique. Cette molécule inhibe les récepteurs du facteur de croissance vasculaire endothéliale (Vegf), le facteur de croissance dérivé plaquettaire (Pdgf), le c-KIT et FLT3.
Dans le carcinome rénal métastatique, il est retrouvé des taux élevés de Vegf et de Pdgf, ce qui témoigne d'une activité angiogénique importante, responsable de la croissance tumorale. Dans un essai de phase I, le sunitinib malate, administré en situation d'échec du traitement cytokinique sur des patients atteints de tumeurs rénales résistantes, montre des taux de réponse significatifs et une croissance tumorale ralentie.
Les données d'un bras d'un essai de phase II (essai 014 de janvier à juillet 2003) portant sur 63 patients atteints de mRCC, après échec d'un premier traitement par cytokine, avaient montré que 40 % des patients enrôlés répondaient partiellement au traitement de sunitinib malate (50 mg/jour par voie orale). Chez 28 % des patients, la tumeur n'a pas progressé pendant trois mois. Le temps de progression de la tumeur était de 8,7 mois, un chiffre élevé, quand on sait que, dans la plupart des essais avec d'autres protocoles thérapeutiques, la durée de trois mois est rarement atteinte.
Des patients réfractaires aux cytokines.
Un autre essai de phase II (essai 1006 de février à novembre 2004) portant sur 106 patients réfractaires à un traitement par cytokine, dont la moyenne d'âge était de 56 ans, a montré un taux de réponses chez 44 % des patients. Un patient a présenté une réponse complète. Chez 31 % des patients, on a relevé une stabilisation de la tumeur et une progression retardée de la tumeur.
Des résultats d'une métaanalyse réalisée à partir des deux essais (014 + 1006) présentés lors d'Ecco 13 à Paris, il ressort qu'une réponse totale (complète ou partielle) est répertoriée chez 42 % des patients. La médiane de progression de la tumeur est de 8,2 mois. Comparé aux traitements standards de seconde ligne, qui affichent des réponses de l'ordre de 2 à 5 %, ce nouveau traitement est prometteur. La survie totale dans l'essai 014 a été de 16,4 mois. Celle de l'essai 1006 est encore en cours, aussi aucun chiffre ne peut être avancé.
Au cours de ces études, le sunitinib a été relativement bien toléré. Les effets indésirables les plus fréquents ont été la fatigue et une toxicité gastro-intestinale.
La base d'une étude de phase III.
Ces essais ont montré une réelle efficacité clinique de cette molécule. « Le sunitinib exerce une activité antitumorale importante dans le carcinome rénal métastatique après échec d'un premier traitement par cytokine », souligne Gary Hudes (Philadelphie). Ces résultats encourageants forment la base d'une étude de phase III pour évaluer l'efficacité et la sécurité de sunitinib malate en traitement de première ligne dans le mRCC.
Pfizer a développé un important programme de recherches cliniques pour explorer le potentiel de sunitinib malate dans le traitement d'autres tumeurs solides, pour les thérapies ciblées. Des résultats d'études publiées à l'Asco 2005 avaient mis en évidence des résultats probants sur l'efficacité de sunitinib malate dans les tumeurs stromales gastro-intestinales (Gist), dans le cancer du sein, les tumeurs neuro-endocriniennes.
Ecco 13. Conférence de presse organisée par les Laboratoires Pfizer.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature