Lutte contre les infections nosocomiales

Le Sud-Ouest mise sur l'information

Publié le 04/10/2007
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

LES VOYANTS sont au vert à Toulouse en matière d'infections nosocomiales, et la politique active menée par le CHU ces dernières années semble porter ses fruits. Le taux moyen de patients affectés est en baisse et en dessous de la moyenne nationale. Même chose concernant les taux de staphylocoques multirésistants, les infections de suites opératoires et le suivi des consommations en antibiotiques. Autant de bonnes nouvelles révélées par l'enquête de prévalence 2006 du CHU, alors que le programme national de lutte contre les infections nosocomiales lancé en 2005 bat son plein. L'objectif de ce plan ? Améliorer l'information des patients et des professionnels d'ici à 2008. «Nous ne devons pas nous contenter de ces bons résultats», prévient d'emblée le Dr Jean-Marie Conil, président du Centre de coordination de lutte contre les infections nosocomiales des hôpitaux de Toulouse (CCLIN), chargé de mettre en oeuvre une politique d'hygiène au sein de l'établissement.

350 établissements.

Voilà pourquoi, en dehors des sessions classiques de formation continue, le centre Sud-Ouest de coordination de la lutte contre ces infections a lancé des journées d'information à l'attention des professionnels de santé. Une opération qui concerne 350 établissements dans toute la région. «Nous avons besoin de ces piqûres de rappel pour actualiser nos connaissances», assure le Dr Conil. En 2005, la première journée, consacrée à l'hygiène des mains, avait permis de toucher plus d'un millier de personnes. Cette année, la deuxième édition a été ouverte aux usagers avec des ateliers spécifiques. «Les patients et leurs proches doivent aussi comprendre certaines mesures d'hygiène lorsqu'elles sont mises en oeuvre», justifie le médecin. Cette ouverture au grand public avait par ailleurs pour objectif de rétablir la vérité à propos des infections nosocomiales. «La perception du grand public est en effet biaisée sur le sujet. Les gens pensent qu'elles sont en hausse, à l'heure où au contraire elles diminuent, c'est un comble! Et c'est surtout peu compatible avec l'instauration d'une relation de confiance entre patient et soignant.» Pour les professionnels de santé, le thème de cette année était consacré aux précautions complémentaires de type « Air-Goutelette », indispensables chaque fois qu'un patient est atteint d'une maladie contagieuse ou porteur d'un agent infectieux par voie aérienne ou sécrétion trachéobronchite. Ces précautions concernent le matériel de soin et consistent en port de masques et tabliers à usage unique. Elles viennent renforcer des précautions d'hygiène standards. Dans chacun des hôpitaux du Sud-Ouest, les équipes spécialisées (médecins hygiénistes, cadres de santé, infirmières) ont proposé ateliers et séances d'information par le biais de diaporamas, dépliants ou films…

Malgré de bons résultats, le CHU de Toulouse a encore identifié deux points à améliorer pour être en adéquation avec les objectifs du plan national. Il s'agit de l'amélioration en matière de formation médicale, d'une part, et d'une meilleure utilisation de soluté hydro-alcoolique, d'autre part. «Nous souhaiterions doubler notre consommation d'ici à deux ans, car on sait bien que la première précaution contre les infections nosocomiales reste le lavage des mains», martèle le Dr Conil.

> BÉATRICE GIRARD

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8230