Aliment santé
S'il est désormais admis qu'un bon équilibre alimentaire associé à une activité physique régulière représente le meilleur atout de régulation pondérale et de prévention de la prise de poids, les « régimes minceur » continuent malgré tout à se développer.
L'engouement pour ces régimes semble paradoxal, à une époque où la recherche d'une alimentation saine et équilibrée est une préoccupation croissante des consommateurs. Car certains, parmi ces régimes, impliquent une rupture de l'équilibre nutritionnel, notamment par une réduction importante des glucides, pourtant indispensables aux fonctions vitales de l'organisme.
Equilibres nutritionnels et psychologiques
D'un point de vue physiologique, le sucre et les glucides remplissent différentes fonctions intéressantes dans une perspective de maîtrise pondérale : nutriments de faible valeur calorique (4 kcal/g pour les glucides, contre 9 kcal/g pour les lipides), ils contribuent à réduire la densité énergétique des aliments consommés ; agents de régulation du cycle faim/satiété, ils assurent le contrôle de la prise alimentaire, notamment grâce à un pouvoir satiétogène supérieur à celui des lipides (un repas riche en glucides donnera une impression de satiété plus rapide et plus durable qu'un repas riche en lipides, tout en réduisant l'apport calorique global du repas).
Dans le cadre d'un régime amincissant, le maintien du sucre est un facteur de réussite déterminant. Grâce à sa saveur, le sucre favorise l'adhésion à un régime et l'acceptation de son protocole ; et il contribue au maintien des équilibres nutritionnels et psychologiques indispensables au succès de la dynamique d'amincissement mise en uvre.
En revanche, la suppression du sucre favorisera l'apparition des cycles frustration/récompense, inhibition/désinhibition qui sanctionnent l'échec des tentatives de stabilisation du poids et sont à l'origine de l'effet « Yo-Yo » (alternance de perte et de prise de poids), bien connu et particulièrement dommageable pour la santé et l'équilibre psychologique.
Trois principes
Aujourd'hui, trois principes nutritionnels font autorité pour les personnes souhaitant perdre quelques kilos. Tout d'abord, il faut réduire l'apport calorique total, et il est bien connu que, à poids égal, la quantité d'énergie apportée par les glucides est nettement plus faible que celle des lipides. C'est pourquoi la chasse aux kilos passe avant tout par la réduction des apports les plus énergétiques, autrement dit, par la réduction des lipides dans l'alimentation.
Deuxièmement, les glucides (au niveau physiologique) et la saveur sucrée (au niveau sensoriel) sont les principaux agents de régulation du cycle faim/satiété. Un régime pauvre en glucides et occultant la saveur sucrée aura donc pour conséquence d'augmenter la prise alimentaire avant d'arriver à l'état de satiété.
A l'inverse, des repas riches en glucides, donc plus satiétogènes, contribuent directement à la réduction de l'apport énergétique. De récentes études menées chez des obèses ont établi qu'un régime appauvri en lipides et enrichi en glucides permet d'obtenir, sans restriction calorique globale, une perte de poids significative (Saris WHN, « Jour. of Obesity », 2000).
De plus, on sait aujourd'hui que le maintien du sucre est un facteur déterminant pour l'adhésion au régime. D'un point de vue physiologique, ce phénomène s'explique par la forte palatabilité du sucre (en rehaussant ou en masquant les caractéristiques des aliments, la saveur sucrée contribue à en augmenter l'acceptation).
Enfin, en période de régime, il est essentiel de maintenir son équilibre. Or l'équilibre nutritionnel est celui qui prend en compte les différentes fonctions de l'alimentation : fonctions biologiques, mais également fonctions sociales et psychologiques. Il ne faut pas oublier qu'en matière d'amincissement aucun résultat durable ne peut être acquis dans la frustration. Les récents travaux de psychologues et spécialistes de la nutrition ont mis en lumière les conséquences dommageables des cycles plaisir/culpabilité, frustration/permissivité, récompense/effort. Ces cycles accompagnant les recours périodiques aux régimes conduisent, sur le long terme, à une profonde dérégulation des conduites alimentaires. A ces principes s'ajoute également la nécessité de maintenir une activité physique régulière.
D'après la communication du Dr Dominique Boute (Lille), lors d'une conférence de presse organisée par le CEDUS (Centre d'études et de documentation du sucre).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature