LA SECTION française de l'Observatoire international des prisons (OIP) dénonce la dispensation de Subutex (buprénorphine haut dosage) sous forme pilée, « une pratique encore répandue », bien que minoritaire, dans les 190 établissements pénitentiaires, au motif de lutte contre le trafic. C'est le cas à Saint-Brieuc, par exemple, ou dans certaines prisons picardes et à Reims. Dans la cité royale, l'unité de consultation et de soins ambulatoires (Ucsa) se félicite de constater, le 25 février 2005, « une amélioration de la prise en charge dans l'optique de sevrage avec parallèlement une quasi-disparition du trafic lié à ce type de produit » depuis qu'il a été décidé de le piler, le 10 janvier 2004 (rapport remis à la commission de surveillance de la maison d'arrêt). La direction du CHU rémois, dont dépend l'Ucsa, fait remarquer « qu'à ce jour il n'existe aucun essai avec publication scientifique indépendante qui ait démontré l'inefficacité et la dangerosité du Subutex lorsque le comprimé est écrasé. Il n'est donc pas choquant que les médecins essaient de concilier l'intérêt des patients et le respect de la loi qui condamne les trafics de stupéfiants, notamment en milieu carcéral ».
Or, en avril 2003, un rapport sur le sujet, réalisé à la demande de la Commission nationale consultative des traitements de substitution, avait recommandé « d'éviter la pratique du pilage qui ne semble pas empêcher le trafic ». Les auteurs demandent que soit prise en compte l' « adaptation des rythmes et des lieux de distribution en fonction de l'histoire singulière du détenu, suivant les contraintes organisationnelles et pharmacologiques habituelles ». Deux ans et demi plus tard, ce sera au tour de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) de rappeler que le Subutex ne doit être administré que par voie sublinguale, « seule voie efficace et bien tolérée ». « Quand le comprimé est directement avalé, que ce soit sous forme pilée ou diluée dans de l'eau, il est fortement détruit dans le tube digestif, avec pour conséquence une diminution très importante de son efficacité. »
A Châlons-sur-Marne, le pilage a été abandonné l'année dernière après une intervention du médecin inspecteur de la Ddass.
Substitution et trafic
Le Subutex pilé encore répandu en prison
Publié le 23/11/2005
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7849
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