Le stress au travail et ses ravages qu'elle estime grandissants sont une préoccupation pour la Fédération française de l'encadrement CFE-CGC. C'est pourquoi, outre dénoncer la disparition des protections mises en place depuis la guerre (« le Quotidien » du 14 avril), elle a décidé de créer un observatoire permettant d'analyser les facteurs de stress et ses effets sur la santé des cadres.
Le Baromètre stress a réalisé en septembre ses premières mesures. Un échantillon représentatif de 539 cadres français a été interrogé en ligne, du 19 au 25, grâce à l'outil CAWI (Computer Assisted Web Interview) développé par OpinionWay.
Alors stressés, les cadres ? Pas par l'ambiance de travail, qu'ils jugent plutôt bonne (56 %), voire très bonne (19 %). Ni par une mauvaise définition de leurs responsabilités, puisque 63 % les jugent bien définies. Mais parce qu'ils ont une lourde charge de travail (73 % plutôt lourde, 17 % très lourde) et n'ont pas assez de temps (56 %) pour accomplir ce travail. Les trois quarts (73 %) estiment d'ailleurs que leur charge de travail s'est alourdie ces dernières années - contre 8 % qui la jugent moins importante - et plus nombreux encore (79 %) sont ceux qui ont le sentiment de devoir travailler plus vite.
D'autres facteurs peuvent concourir, dans une moindre mesure, au stress : sentiment d'être mal informé sur la stratégie de l'entreprise (48 %), laquelle apparaît mauvaise à 47 % des cadres interrogés, impression que les efforts ne sont pas reconnus à leur juste valeur (48 %) et encore moins récompensés à leur juste valeur (62 %), perspectives d'avenir personnel jugées mauvaises (53 %).
Plus concrètement, les cadres se plaignent d'être souvent interrompus (43 % et 37 % de temps en temps), d'être confrontés à des clients agressifs (9 % souvent, 35 % de temps en temps) ou encore de se sentir en situation de concurrence avec leur collèges (8 et 32 %). Et ils sont encore 31 % à se juger exposés à un risque de perte financière et 30 % à estimer avoir à exécuter des actions ne correspondant pas à leur éthique (7 % souvent, 23 % de temps en temps).
Tensions et mal de dos
Comment le stress se manifeste-t-il ? Principalement par des tensions et crispations (29 % souvent et 50 % de temps en temps), des inquiétudes sur les conditions générales de la situation professionnelle (20 et 44 %), des difficultés à concilier travail et vie privée (19 et 39 %) et un sentiment de découragement (12 et 41 %). Mais cela peut se traduire aussi par des symptômes physiques : mal au dos (18 % souvent, 32 % de temps en temps), maux de tête et migraines (7 et 27 %) ou encore troubles visuels ou cutanés (8 et 24 %). Ils sont même 41 % à penser souvent (10 %) ou de temps en temps à quitter leur travail à cause du stress et 28 % à envisager un départ en retraite anticipé.
Le stress au travail incite aussi à fumer (11 % souvent, 10 % de temps en temps) ou à boire (1 et 6 %). Il peut aller jusqu'au sentiment de harcèlement moral (6 et 14 %) et conduit à des arrêts maladie (1 et 6 %).
Au total, sur une échelle de 1 à 10, un tiers des cadres notent leur stress à 8 (21 %), 9 (10 %) ou 10 (2 %) et seulement 31 % à 5 ou moins. La note moyenne : 6,2. Peut vraiment mieux faire.
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