L’ETUDE menée par Eric B. Larson (Seattle, Etats-Unis) sur la place de l’activité physique en prévention de la survenue d’une maladie d’Alzheimer, se veut « définitive ». Les précédentes étaient, selon eux, souvent contradictoires.
Il apparaît après suivi de 1 740 personnes, âgées d’au moins 65 ans, pendant six ans, que le risque de démence est réduit de 30 à 40 %.
Chez les sujets suivis, et qui pratiquaient au moins trois fois par semaine une activité physique, le taux de démence était de 13 pour 1 000 personnes-années et de 19,7 chez ceux qui « bougeaient » moins. Sur les 158 démences relevées dans le groupe, 107 étaient des maladies d’Alzheimer. Les différentes activités pratiquées par les participants étaient : course, marche, aérobic, natation, aquagym, stretching… Une simple marche de 15 minutes trois fois par semaine peut être suffisante.
Les chercheurs se sont aperçus que les bénéfices les plus grands ont été relevés chez les personnes les plus fragiles à l’entrée dans l’étude. Ce qui veut dire que l’on peut s’y mettre à tout âge, même à plus de 75 ans, relève l’équipe. Et qu’elle résume dans l’aphorisme : « Utilisez-le, avant de commencer à le perdre. »
Le suivi des participants a consisté en des contacts tous les deux ans. Il évaluait les facteurs susceptibles d’influer sur la survenue d’une démence, y compris l’exercice physique, les fonctions cognitives, les aptitudes physiques, les signes de dépression et le mode de vie.
Une explication est proposée par Eric B. Larson. L’exercice physique pourrait favoriser l’afflux sanguin au niveau des aires cérébrales impliquées dans la mémoire. Des travaux antérieurs avaient d’ailleurs mis en évidence qu’un faible débit sanguin local pouvait avoir des effets délétères. En majorant le débit sanguin, l’exercice physique pourrait prévenir les atteintes, voire les traiter.
Reste à poursuivre la recherche pour définir les modalités d’exercice (type, fréquence, intensité, durée).
« Annals of Internal Medicine », 17 janvier 2006.
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