Des bénéfices
Comme chez toutes les femmes, le bénéfice de l'activité physique sportive est bien démontré chez la femme enceinte. La pratique sportive permet de réduire la prise de poids, la fréquence et l'intensité des lombalgies, de diminuer le syndrome abdomino-pelvien et les problèmes veineux. Elle permet, de plus, une meilleure reprise du poids antérieur et une diminution du diabète gestationnel.
Le bénéfice de l'activité sportive sur la tension artérielle est également important et bien réel et comme l'a montré l'étude de Sorensen en 2003, avec une diminution du risque de pré-éclampsie. Ce bénéfice est bien réel lorsque la femme pratique une activité sportive avant et pendant la grossesse. Tous ces résultats ont été corroborés par la revue « Cochrane » 2007 et incitent les femmes à avoir une activité physique régulière et modérée.
Des contre-indications
Les seules contre-indications absolues sont : une hypertension artérielle gestationnelle, la grossesse multiple, le placenta praevia après 28 semaines d'aménorrhée, une perte de liquide amniotique, un retard de croissance intra-utérin (RCIU). Les contre-indications relatives sont représentées par l'asthme, l'anémie sévère, la grossesse gémellaire (après 28 semaines), un antécédent de prématurité.
En fonction du terme
L'activité physique est facilitée dans la première partie de la grossesse du fait de l'augmentation du volume plasmatique, de la diminution de la tension artérielle, de l'augmentation de la fréquence cardiaque qui vont permettre une augmentation de la VO2max, créant ainsi un état favorable à l'exercice physique.
En revanche, au troisième trimestre, la prise de poids qui modifie le centre de gravité, l'hyperlaxité ligamentaire, l'instabilité articulaire et l'hyperlordose incitent à l'arrêt des sports portés.
L'expérience des sportives de haut niveau vient confirmer le bénéfice de la pratique sportive pendant la grossesse. En effet, chez les championnes qui ont continué leur activité sportive jusqu'à 15 jours avant la date prévue de l'accouchement, il n'a pas été constaté de modification du terme et les bébés n'avaient pas de poids inférieur à la normale à la naissance.
Quels sports ?
Tous les risques de traumatismes doivent être évités lors de la grossesse et il faudra éviter : les sports de contact, la lutte, le ski, le ski nautique, l'équitation... La plongée est formellement contre-indiquée. En revanche, il faudra conseiller : la marche rapide, le vélo d'appartement, l'aquagym. Tous les exercices de renforcement musculaire sont intéressants car ils permettent de renforcer le périnée. Il est ainsi possible durant une grossesse de pratiquer : le jogging (attention au terrain), le tennis (en jouant dans ses limites), le ski de fond (si la dénivellation est modérée), le golf (hors compétition)...
L'intensité de l'exercice ne doit pas être supérieure à 60/70 % de la fréquence cardiaque maximale (test de la parole). La durée de l'exercice et sa fréquence peuvent être augmentées de manière progressive. Quelques règles sont indispensables pour pratiquer l'activité physique : équilibre hydrique, milieu aéré, éviter l'altitude supérieure à 1 800 mètres. Si ces règles sont bien respectées et si la grossesse est normale, l'activité physique peut être pratiquée jusqu'au terme.
Après la naissance
Après l'accouchement, la reprise de l'activité physique doit être progressive, au bout de 15 jours de post-partum. Elle permet une reprise plus rapide du poids et diminue la fréquence et l'intensité de la dépression du post-partum. Elle n'est pas responsable d'un taux plus élevé d'incontinence urinaire d'effort, bien au contraire, et ce d'autant que la femme aura, au cours de sa grossesse, fait des exercices de renforcement du périnée et de renforcement musculaire des grandes masses musculaires. L'activité physique ne modifie en rien l'allaitement.
D'après la communication du Dr Carole Maître (département médical de l'INSEP), lors de la Journée femme médecine et sport, parrainée par Amélie Mauresmo, organisée avec la participation de l'association OSE, du club des cardiologues du sport, de l'Association Groupe ST et de l'ACM (Association cardiologie et médecine).
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