«NOUS NE FERMONS jamais.» Pendant la guerre, sous les bombes allemandes, le spectacle continue au Windmill, salle de Soho qui présente un spectacle musical avec, audace suprême pour l’époque, des danseuses nues. L’histoire du Windmill a été racontée dans plusieurs films (dont « Tonight and Every Night », de Victor Saville, avec Rita Hayworth, en 1945), mais c’est la première fois qu’est évoquée l’étonnante Madame Henderson.
Elle a 69 ans quand elle se retrouve veuve et se demande quoi faire de son temps et de sa richesse. Et pourquoi pas acheter un théâtre ? Avec l’administrateur et directeur artistique Vivian Van Damm, et en n’hésitant pas à faire appel à ses relations haut placées, l’aristocrate brave les conventions et la morale victorienne encore très influente.
C’est notamment ce qui a intéressé les producteurs et le scénariste Martin Sherman. Mais ce dernier avait aussi envie de de broder autour du duo Van Damm - Henderson, à l’image du «couple Spencer Tracy - Katharine Hepburn, la femme à poigne face à l’homme à poigne».
L’excentricité face à la censure britannique, les numéros musicaux reproduits si possible à l’identique, les drames de la guerre, tout cela, dans le décor quasi unique du théâtre, produit un curieux mélange. Entre comédie musicale (moyennement originale) et mélo (plutôt lourd), le film balance et l’on ne voit pas bien où le subtil et souvent militant Stephen Frears (de « My Beautiful Laundrette » à « Dirty Pretty Things ») se situe.
Ce qu’on voit, en revanche, c’est son grand talent à diriger de fortes personnalités comme Judi Dench (deux oscars et six british academy awards) et Bob Hoskins. Leur pas de deux entre affrontement et séduction est ce que le film a de meilleur. Même si l’on peut reconnaître de forts atouts au chanteur Will Young (le gagnant de « Pop Idol », la Star Ac britannique), qui fait ses premiers pas au cinéma, et à la charmante Kelly Reilly, déjà appréciée en France dans « l’Auberge espagnole » et « les Poupées russes ».
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