Le Syndicat des médecins libéraux (SML) attend « 400 médecins », dont « 70-80 % d'adhérents » aux « états généraux de la médecine libérale » qu'il organise demain au palais des Congrès de Versailles. Son président, le Dr Dinorino Cabrera, vise à travers ces états généraux à « répondre à une critique entendue en février (après la signature de l'accord du 10 janvier entre quatre syndicats médicaux et les caisses d'assurance-maladie, NDLR), selon laquelle les syndicats ne consultent jamais les médecins ». De 9 h 30 à 12 heures, les participants pourront s'exprimer de la salle sur la future réforme de l'assurance-maladie et le film vidéo du débat sera « projeté en direct sur grand écran ». Suivra un débat avec le sénateur honoraire Charles Descours sur la permanence des soins et l'installation des professions de santé. « L'objectif des états généraux n'est pas de râler, mais de construire », souligne le Dr Cabrera.
Le président du SML est « un peu déçu » que Jean-François Mattei ait finalement décliné l'invitation du SML et donc refusé ce faisant « d'entendre les médecins libéraux de base ». Parmi les autres absents de la journée figure notamment le Dr Michel Chassang, président du syndicat CSMF. L'ex-allié du SML (ils ne sont plus alliés depuis que la CSMF a signé avec les caisses un projet de règlement conventionnel minimal pour les spécialistes) ne voit dans les états généraux qu'un « coup » syndical auquel il ne souhaite « pas mêler sa voix ». La Coordination nationale des médecins spécialistes, elle aussi, boude ouvertement la manifestation, car ses « négociations avec le SML pour un temps de parole bref à la tribune officielle ont échoué ».
Plusieurs personnalités seront néanmoins présentes pour la table ronde de l'après-midi autour du thème « Quelle réforme pour l'assurance-maladie ? ». Il s'agit de Jean-François Chadelat, président du fonds CMU et auteur du fameux rapport sur une nouvelle articulation entre assurances obligatoires et assurances complémentaires, d'Alain Coulomb, directeur général de l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES), et auteur du rapport sur la médicalisation de l'Objectif national de dépenses d'assurance-maladie (ONDAM), de Jean-Pierre Davant, président de la Mutualité française (représentant 90 % des mutuelles de santé), et enfin de Gérard de La Martinière, président de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA). Comme la rentrée des assurances complémentaires « semble être dans le fil de l'Histoire », leurs représentants et les médecins vont envisager le moyen de « refaire un nouveau partenariat », précise le Dr Cabrera.
En attendant ladite réforme, qui ne rénovera pas les relations conventionnelles « avant 18 ou 24 mois », selon le pronostic du Dr Cabrera, le président du SML est soucieux de « gérer les affaires courantes de manière intelligente », dans le cadre conventionnel actuel. Le Dr Cabrera devait d'ailleurs rencontrer Daniel Lenoir, directeur de la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM), hier en fin de journée, « pour régler l'entrée du SML dans la convention généraliste et parler des spécialistes », pour lesquels il vient de demander une convention transitoire.
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