Le Dr Dinorino Cabrera, président du SML en convient volontiers : « La sortie de crise est proche. »
Il en a même imaginé le scénario « probable » : mardi soir ou mercredi matin, syndicats médicaux et caisses d'assurance-maladie signeront officiellement un « accord politique », qui prévoira le C à 20 euros, le V à 30 euros, la levée des procédures de sanctions en cours contre les généralistes et l'ouverture d'un processus conventionnel global pour l'ensemble des médecins libéraux. Dès lors, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) et le SML annonceront « immédiatement » l'arrêt du mouvement de grève des généralistes. Quant au passage du C à 20 euros, il se traduira rapidement dans un avenant à la convention généraliste actuelle.
Tous les dossiers remis à plat
Le président du SML se défend, malgré la pression des coordinations, d'aborder la rencontre avec les caisses dans un esprit de surenchère. Toutefois, tient-il à préciser, « il ne saurait être question de donnant-donnant ». Autrement dit, la revalorisation des tarifs généralistes est avant tout un « cessez-le-feu », qui ne saurait être financé par des engagements précis équivalents des généralistes en matière de maîtrise des dépenses. « Il faut justement sortir de cette logique comptable », martèle le Dr Cabrera. Il se dit toutefois disposé à donner « quelques gages », notamment dans le domaine du bon usage du médicament. « Les génériques, la DCI, les situations de non-prescription, tout cela peut être mis sur la table », résume-t-il, à condition de ne pas fixer de quotas et de critères opposables (c'est-à-dire assortis de sanctions possibles). « En ce qui concerne les visites, précise-t-il, je suis prêt à accepter une approche de diminution progressive des volumes qui passe aussi par l'éducation des patients. »
A terme, il souhaite en tout cas aboutir à une convention médicale unique dans laquelle les éléments d'une maîtrise médicalisée des dépenses seraient « stratégiques ».« C'est vrai, déclare-t-il, que dans certaines situations il y a trop d'actes réalisés, des doublons, des taux de revoyure pour les malades chroniques qui ne sont pas pertinents. » Et de rappeler qu'en 1993, après la mise en place des références médicales opposables (RMO), le rythme d'évolution des dépenses d'assurance-maladie avait fortement diminué en quelques mois.
Soucieux de préparer le terrain, le Dr Cabrera répète que « le passage du C à 20 euros ne règle pas tout ». « Enormément de dossiers devront être remis à plat et cela exigera une discussion longue et âpre, peut-être de plusieurs mois », explique-t-il, en citant l'optimisation des dépenses, la télétransmission, le partage de l'information, la démographie, la coordination des soins, les gardes et astreintes, l'évaluation des pratiques ou la FMC. Aussi importante qu'elle soit, la rencontre de mardi ne sera sans doute qu'un épisode des relations médecins-caisses, pas la fin de l'histoire.
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