D’ici à 2020, la moitié des médecins libéraux devraient avoir pris leur retraite, martèle le SML qui a rendu publiques mardi matin trois propositions pour « pourvoir au plus vite au déficit démographique annoncé ». Des propositions pragmatiques, comme souvent au SML, que son président Christian Jeambrun aimerait voir retenues par Xavier Bertrand lors de la grande journée qui sera consacrée jeudi à la « médecine de proximité » suite au rapport d’Élisabeth Hubert.
D’abord, en attendant la relève ou des solutions futures, le SML veut essayer de mettre à contribution les jeunes retraités. Depuis 18 mois, le syndicat a d’ailleurs mis sur pied en son sein un « pôle retraite active » pour assister les candidats au cumul emploi et activité. « Aujourd’hui, c’est très compliqué et il y a beaucoup d’obstacles » note le Dr Jeambrun qui souhaiterait que figure dans la prochaine convention médicale un véritable statut des retraités actifs et que soit créé un contrat spécifique entre ces praticiens et les pouvoirs publics. En effet, pour convaincre les 65/70 ans de reprendre du service, des aménagements sont nécessaires, estime le SML : allégement des cotisations inutiles, droit à des IJ en cas de maladie, prise en charge de la RCP par la collectivité, minorations des cotisations URSSAF,...
Le modèle de l’accord infirmier
Dans le même temps, le SML préconise le développement d’un « compagnonnage élargi » en plus de la maîtrise de stage entre les médecins installés et les étudiants en médecine. « Le but est de redonner à l’étudiant en médecine l’envie d’aller vers l’installation libérale » explique le président du SML. Ainsi, il propose dès la 4e année, « une présence d’une à trois semaines du compagnon chez son parrain, médecin libéral, deux des trois semaines se faisant dans un cabinet de médecine générale ».
Enfin, le SML est le premier syndicat qui semble se résoudre à une « régulation éclairée » afin de « n’avoir jamais à contraindre ». Le modèle de l’accord infirmier, d’ailleurs souvent donné en exemple par le chef de l’État, semble désormais acceptable pour le SML : une arrivée pour un départ en zone bien ou surdotée en médecins libéraux et des incitations contractuelles fortes en zone déficitaires. Ces trois propositions semblent en tout cas dans l’air du temps. Élisabeth Hubert a également préconisé de mieux familiariser les étudiants avec les conditions de l’exercice en médecine de ville et de faire appel aux retraités.
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