Dans le but « d'apporter un éclairage sur la fixation du prix d'un acte médical pour un médecin généraliste » et aussi dans celui d'évaluer « les possibilités de modération de l'activité » de ces derniers, le Syndicat des médecins libéraux (SML) et l'Association de gestion des libéraux (AGL) viennent de consacrer une étude au « coût et (à) la valeur d'un acte médical ».
Les déclarations fiscales de 543 généralistes du secteur I ont servi de base à ce travail qui peut être décliné pour tous les spécialistes. Trois situations sont distinguées : celle des médecins exerçant sans personnel salarié (dont les frais de fonctionnement s'élèvent en moyenne à 55 448 euros), celle des médecins disposant d'une secrétaire à plein-temps (leurs charges sont alors de 78 778 euros) et celle des médecins ayant une secrétaire à tiers temps (63 225 euros). Intervient ensuite le volume d'activité des médecins : plus il est important et plus, c'est évident, le coût marginal d'un acte diminue. Pour le généraliste fonctionnant avec une secrétaire à plein-temps qui réalise 2 600 actes par an, chaque acte représente un coût de 30,30 euros. En revanche, si ce même médecin atteint les 7 800 actes annuels, chacun de ces actes ne coûte plus que 10,10 euros.
Cela étant posé, le SML et l'AGL s'interrogent. Quel montant le médecin doit-il facturer à son patient (hors toute charge de fonctionnement de son cabinet), en fonction et de son niveau d'activité et du bénéfice qu'il souhaite réaliser ? Celui qui réalise 10 actes par jour et qui table sur un revenu annuel de 35 000 euros devra faire payer 13,46 euros à ses patients. Celui qui vise le même revenu mais aligne 30 actes quotidiens pourra faire baisser sa note jusqu'à 4,49 euros. A l'autre bout de l'échelle des ambitions de revenu, pour gagner 75 000 euros, le médecin aux 10 actes quotidiens facturera chacun de ses actes 28,85 euros tandis que le médecin aux 30 actes quotidien les fera payer 9,62 euros.
Dernier barreau de l'étude, les charges sont réintroduites dans les calculs. Il apparaît alors un faisceaux de situations (90 au total, cinq niveaux de revenus étant croisés avec six volumes d'activité et trois niveaux de charges), qui permet en particulier de repérer les profils de ces généralistes pour lesquels le prix de l'acte se rapproche le plus des tarifs aujourd'hui en vigueur (le C à 20 euros). Ce sont, par exemple, les médecins qui n'ont pas de secrétaire : ceux qui réalisent 18 actes par jour pour un revenu annuel de 35 000 euros (acte à 19,33 euros), ou encore ceux qui enchaînent 20 actes quotidiens mais gagnent 55 000 euros (acte à 21,24 euros), ou ceux qui affichent un revenu de 75 000 euros pour une activité de 25 actes par jour (acte à 20,07 euros). Chez les médecins qui exercent avec une secrétaire à plein-temps, ceux qui totalisent 25 actes par jour pour un revenu annuel de 55 000 euros (acte à 20,58 euros) ou ceux qui atteignent les 30 actes quotidiens pour un revenu de 75 000 euros (acte à 19,72 euros) sont les plus proches des tarifs qui se pratiquent aujourd'hui.
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