DINO CABRERA demande au gouvernement de « mettre maintenant le double turbo », même s'il « reconnaît que (celui-ci) est allé vite » dans la réforme de l'assurance-maladie . « Il faut aller vite et encore plus vite », souligne le président du Syndicat des médecins libéraux (SML), surtout dans la perspective d'un remaniement ministériel, puisque « avec un nouveau ministre (à la Santé et la Protection sociale) , on va encore prendre du retard ».
Le Dr Cabrera attend notamment du gouvernement qu'il annonce officiellement « le nom du futur directeur » de l'Union nationale des caisses d'assurance-maladie (Uncam) et de la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam) car « il ne faut certainement pas attendre la fin octobre » et l'installation de l'Uncam. A ses yeux, on peut oublier un temps « le respect des convenances », puisqu'il n'a échappé à personne que « le directeur de l'Uncam [nommé pour cinq ans, Ndlr] sera en lien direct avec le ministre » et que la réforme de l'assurance-maladie prévoit en fait une « gestion déléguée par l'Etat ».
Sur le plan social, le Dr Cabrera fait valoir qu'une accélération de la mise en place du nouveau système devrait « donner de l'espoir » aux médecins libéraux et enrayer la montée de leur « exaspération ».
D'un point de vue économique, compte tenu des « chiffres d'économies escomptées (qui lui) donnent le vertige », il est impératif, selon lui, d'agir au plus tôt afin de conclure « une convention mobilisatrice » engageant respectivement les médecins dans la voie d'une « amélioration de leurs pratiques » et les patients dans des changements de « consommation de soins ». « Moi, je ne sais pas trouver des milliards sous le sabot d'un cheval. Les négociations se préparent sur différents dossiers avec quelqu'un qui en a la charge, qui a l'autorité », explique le président du SML.
Pour lui, il n'y a plus de temps à perdre, car non seulement les négociations conventionnelles auront comme plats de résistance « la place et le rôle du médecin traitant et du médecin consultant », mais elles seront suivies d'autres discussions essentielles avec les régimes complémentaires qui désormais « vont rentrer dans le jeu ». « Les complémentaires peuvent détruire ou aider à construire », rappelle Dino Cabrera, citant l'exemple du déremboursement partiel de la visite à domicile non justifiée qui a un effet vertueux sur les comportements des malades si, et seulement si, les mutuelles ne prennent pas en charge la différence.
Le président du SML admet toutefois que les spécialistes libéraux auront intérêt à ce que les mutuelles, assureurs ou institutions de prévoyance financent au moins une partie des dépassements d'honoraires dûs par les patients lorsqu'ils s'adressent à eux sans passer par leur médecin traitant. De même, précise le Dr Cabrera, « la notion de compléments d'honoraires sera à négocier avec les complémentaires » dans le cadre du secteur optionnel des chirurgiens.
A propos des chirurgiens, il signale que l'accord du 24 août signé « dans l'urgence », au grand dam du SML, « a trouvé momentanément une solution » au problème et que « retenir les anciens et attirer les jeunes n'est pas gagné ».
Voir aussi : La Csmf affiche son « extrême vigilance » (13/09/2004)
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