« ÇA NE VA PAS ASSEZ VITE » : ainsi s'exprimait Dinorino Cabrera, président du SML, après avoir quitté la réunion de la commission Descours sur la permanence des soins.
Pour le président du SML, les raisons de taper du poing sur la table sont nombreuses : « On ne sait toujours pas si les négociations autour de la rémunération de la permanence des soins seront ou non hors du champ conventionnel ; on ne sait toujours pas si les horaires de la permanence de soins seront 20 h-24 h ou 20 h-8 h, ça dépend des départements ; on n'aborde jamais les problèmes des spécialistes ; en plus, la commission Descours n'arrive pas à répondre à une question pourtant essentielle : la permanence des soins, à quoi ça sert ? Les médecins croient qu'on avance, mais en fait, on tourne en rond. Voilà pourquoi j'ai dit stop. »
Pour Dinorino Cabrera, il faut donc à ce stade un arbitrage de Jean-François Mattei : « J'attends que passent les élections. Je pense que Mattei devrait être reconduit à la tête de son ministère. S'il n'arbitre pas sur les points que j'ai évoqués, avant la prochaine réunion de la commission Descours qui doit avoir lieu le 14 avril, je n'y retournerai pas, ça ne servirait à rien. »
« Simple incident ».
Charles Descours, quant à lui, ne veut pas parler de clash et préfère évoquer un « incident ». Le patron de la mission sur la permanence des soins avait pourtant évoqué dans nos colonnes (« le Quotidien » du 10 mars) les risques de blocage dans la mise en place de la permanence des soins : « Il subsiste deux problèmes cruciaux : le problème du financement de la permanence des soins, et celui des spécialistes. Il faut faire vite car si nous ne sommes pas encore au point de blocage, le risque existe, et (...) je ne vois pas comment, tant que ce préalable n'est pas levé, je peux continuer à travailler. »
Un point de vue pas si éloigné de celui exprimé par Dinorino Cabrera. Pour autant, en vieux routier rompu aux pratiques de la négociation et du rapport de forces, Charles Descours préfère minimiser l'incident, et « regrette » le départ de Dinorino Cabrera, formant des vœux pour qu'il rejoigne les travaux de la commission. D'autant que, assure-t-il, c'est précisément le jour où Cabrera est parti que nous avons réussi à avancer dans nos travaux sur la question des médecins spécialistes dans la permanence des soins. Et il précise : « Au moment où nous avons des assurances de la Cnam que l'invitation à négocier sur toutes les questions relatives à la permanence des soins sera adressée à l'ensemble des syndicats de médecins libéraux, donc même à ceux qui ne sont pas signataires de la convention. il serait dommage qu'un des syndicats signataires de la convention claque la porte. »
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature