XAVIER BERTRAND poursuit jusqu’à demain le tour de table des syndicats médicaux entrepris au lendemain des élections aux Urml (unions régionales des médecins libéraux).
Lundi dernier, c’est le Dr Dinorino Cabrera, président du SML (Syndicat des médecins libéraux), qui était reçu avenue de Ségur.
A l’occasion de cet entretien, le ministre de la Santé, «conscient, d’après le Dr Cabrera, du malaise qui habite aujourd’hui les médecins», a davantage écouté son interlocuteur qu’il ne lui a fait des propositions. Logique, aux yeux du patron du SML : «Un ministre, ça écoute et après, ça doit arbitrer économiquement parlant.»
Les sujets du parcours de soins, des tarifs, du secteur optionnel ont été abordés, le SML défendant chaque fois son analyse de la situation. Le tout dans l’optique d’une poursuite des réformes engagées. Car le ministre et le président du SML ont été d’accord là-dessus, c’est à des «insatisfactions» et non à un rejet total que les pouvoirs publics doivent aujourd’hui répondre.
«C’est un paradoxe, affirme le Dr Cabrera. Jamais une réforme ne s’est faite de façon aussi calme –les Français ne sont pas dans la rue, ni les médecins–, mais il y a des insatisfactions –en aucun cas, une débâcle.» Ce décor étant posé, la suite des opérations coule de source : «Qu’est-ce qu’on fait maintenant? s’interroge de manière toute rhétorique le président du SML. On fiche tout en l’air et on laisse la place aux assureurs privés? On ne soigne plus les malades?»
Auprès du ministre de la Santé, Dinorino Cabrera a plaidé pour une meilleure communication autour d’un parcours de soins qu’il juge «pour le moment mal –voire pas– compris par nos concitoyens». Dans le détail, il a demandé la compensation, éventuellement différentielle, du manque à gagner que représente le parcours de soins pour certains spécialistes. «Il ne faut pas oublier, a-t-il fait valoir, que les spécialistes pensaient qu’un tiers de leur activité pourrait donner lieu à des dépassements et que ce n’est pas du tout le cas aujourd’hui. Il faut une réactualisation des tarifs compte tenu de la baisse des recettes, et, pourquoi pas, des lettres clés pour coordination des soins différentes en fonction des spécialités?» Du côté des généralistes, le SML a milité pour le C à 23 euros, «une nécessité à l’horizon 2007», insiste le Dr Cabrera.
Avenue de Ségur, le président du SML a également abordé le thème de l’installation des médecins dans les zones déficitaires et soumis au ministre l’idée de clauses locales conventionnelles permettant pour les généralistes comme pour les spécialistes des rémunérations géographiquement différentes.
> K. P.
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