Le siècle des Lumières des hôpitaux de Vaucluse

Publié le 28/06/2001

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MEMOIRE DE LA MEDECINE

Q UAND Avignon et le comtat Venaissin sont réunis à la France en 1791, la situation des hôpitaux de cette région y apparaît bien différente de celle des hôpitaux parisiens, dont l'état abominable a inspiré un rapport sévère. Les théories des médecins des Lumières sur l'aération des bâtiments et les libéralités du haut clergé et des Etats provinciaux ont entraîné de nombreuses reconstructions.

Les très nombreuses fondations du Moyen Age sont regroupées (jusqu'à 11 établissements au Moyen Age pour la ville d'Orange). Les hôpitaux eux-mêmes disposent d'un solide patrimoine foncier qui sert de garantie aux emprunts. C'est aussi à cette époque que les hôpitaux prennent l'initiative de faire exécuter des « donatifs », des tableaux représentant les portraits ou les armoiries de tous les bienfaiteurs passés ou futurs de l'hôpital. Les grandes épidémies ont disparu et plus que jamais l'hôpital se signale comme le plus bel édifice du lieu, après l'église. C'est un palais pour le pauvre. L'Hôtel-Dieu de Carpentras, construit à l'instigation de son évêque Mgr d'Inguimbert, ne compte pas moins de 128 salles. Achevé en 1764, c'est un somptueux bâtiment, classé monument historique en 1862 et dont les plus beaux ornements sont certainement la pharmacie, la chapelle, l'escalier d'honneur, la façade d'entrée.
A L'Isle-sur-la-Sorgue, c'est le portail d'entrée, la fontaine monumentale, la chapelle et la pharmacie encore, qui font la fierté de l'Hôpital local, fondé au Moyen Age par les frères mineurs et transféré en 1665 dans la maison d'un seigneur de Vaucluse. L'établissement a conservé une activité de maison de retraite et de long séjour.

L'ancien et le nouveau

Tantôt de nouveaux bâtiments s'intègrent dans le patrimoine ancien comme à Gordes, où l'emploi de pierres de façade et de lauzes, traditionnelles dans ce village classé, a permis une belle réalisation. Tantôt les bâtiments anciens retrouvent une nouvelle affectation : l'hôpital de la Charité d'Apt abrite l'école de musique, l'hôpital Sainte-Marthe d'Avignon accueille depuis 1997 l'université d'Avignon et des pays de Vaucluse.
Dans cet inventaire, le domaine de Montdevergues, à Montfavet, occupe une place à part. Il fut au XIXe siècle, au sein d'un domaine de 22 hectares, l'un des plus beaux établissements d'Europe pour l'accueil des malades psychiatriques. Mais il sera, si l'on peut dire, victime de son succès, avec 1 500 malades en 1901. Ce sera pire encore pendant l'entre-deux-guerres, où il est atteint de surpopulation (2 000 malades). Sa plus célèbre pensionnaire, le sculpteur Camille Claudel, y passera les trente dernières années de sa vie jusqu'à sa mort en 1943.

« Patrimoine hospitalier de Vaucluse », disponible à la Société française d'histoire des hôpitaux , Hôtel-Dieu de Lyon, 1, rue de l'Hôpital, 69002 Lyon. Fax 04.72.41.31.54 , contre 50 F (port inclus).

M.-F. P.